LES VISITEURS
Ils sont plus de 2000 par jour à traverser la cour intérieure du prestigieux bâtiment de Strasbourg nommé BLW d’après la première présidente du Parlement, la députée française Louise Weiss. Un service spécial s’occupe de toutes les formalités, car sécurité oblige, les visiteurs ne devraient pas -en principe- circuler dans les mêmes couloirs que les députés.
Le badge du député est son passe-partout pour entrer au parking et dans la salle plénière où il a seul le droit d’entrer, à quelques exceptions près pour les Commissaires les ministres et leurs fonctionnaires. Les assistants ont aussi un badge, d’une couleur différente, avec des accès libres aux mêmes endroits que les députés, à l’exception de l’hémicycle. Les visiteurs auront un badge, en papier de couleur collé sur leurs vêtements. Tout le monde a un badge, et celui qui n’en a pas est suspecté d’être entré clandestinement. En fait personne -à l’exception des députés- n’a le droit d’entrer pendant les sessions, à moins qu’il n’ait une relation de travail avec le député où qu’il ait été invité par un parlementaire qui doit se porter garant pour la personne.
Pour faire entrer des jeunes ou des enfants c’est doublement difficile: il ne leur suffit pas d’avoir leur propre passeport -établi d’après une directive européenne- ils doivent encore avoir la couverture d’un adulte parent, ou le député est spécialement sollicité à veiller qu’ils ne s’égarent pas dans les couloirs.
Sécurité oblige, les service en charge exécutent les règles qui sont élaborées par l’administration du parlement et les questeurs, des députés élus par l’assemblée pour s’occuper des choses matérielles et pratiques. En dépit de règles strictes, le guichet de la poste s’est fait cambrioler à plusieures reprises…
Le flux de visiteurs, qui arrivent le plus souvent en groupes de 20 à 80 personnes, impose des horaires strictes pour l’occupation des salles, où ils sont informés, par « leur » député ou par un membre du service des visites sur le fonctionnement du parlement.
C’est l’occasion de dialoguer, de sensibiliser sur des thèmes spéciaux, de raconter au jour le jour la vie au Parlement. Les débats dépendent de la composition du groupe. Des personnes âgées ont d’autres préoccupations que les jeunes. Le fonctionnement des institutions, les interactions entre Commission, Conseil et Parlement sont les sujets qui intéressent le moins, alors que les questions pratiques fusent: pourquoi a-t-on réglementé la teneur de sel dans le pain, et les cornichons dont on a défini la courbe, les ampoules électriques à faible consommation, et le jambon de Parme, le rosé et les bananes.