Les attaques terroristes en Inde ont secoué l’opinion publique. L’Inde, c’est le continent exotique, dépaysement total, le bain de culture. C’est aussi le contraste entre l’extrême pauvreté et la richesse inimaginable des Maharadja, le système des castes, mère Teresa et sa congrégation à Calcutta.
C’est Bollywood, avec une production cinématographique qui fait concurrence aux Etats-Unis. Ces contrastes et cette riche diversité attirent les touristes et les investisseurs. Les performances économiques sont remarquables, l’Inde est devenue un partenaire égal, pour ses anciens colonisateurs.
Les conflits avec le Pakistan, non résolus jusqu’à présent, préjugent les réactions internationales. Les deux puissances nucléaires en une région explosive donnent du fil à retordre à la diplomatie.
Le Pakistan souvent cité comme l’abri de terroristes musulmans est sur sa défensive alors que l’appel de la diplomatie américaine est à la modération. Les 183 victimes ne seraient pas vengées par un conflit armé sur les frontières des deux pays ! Quant aux malfaiteurs, équipés et éduqués dans les camps d’entraînement terroristes des « mudjaheddins », combattants de la guerre sainte, on ne saura plus les classer dans la catégorie de malheureuses victimes, laissés pour compte d’une société riche qui a manqué leur intégration.
Ce nouvel attentat terroriste confirme que l’action initiée par l’attaque du World Trade Centre se propage en un mouvement global. Est-ce la stratégie de Ben Laden de changer chaque fois de cible ? De rire au nez des naïfs qui croyaient prévenir ses actes par des contrôles aux aéroports? Installeront-ils maintenant les mêmes règles de sécurité dans tous les « Hôtels Palace » ?
En Inde les attaques ont visé les grandes chaînes, les Hiltons, Hyatt, Radisson, symboles des milieux élégants de la haute finance, de la diplomatie et des relations internationales.
Ce combat contre le terrorisme semble mal organisé si les attaques étaient vraiment coordonnées au niveau mondial. Or l’ennemi présumé est difficile à déceler. Tantôt les attaques tuent de simples civils, sur le marché, ou dans la rue, tantôt ce sont les militaires, les ambassades, les institutions publiques. Dire que les services secrets ne peuvent être partout à la fois, c’est de la banalité élémentaire. On a reproché aux autorités de la plus grande démocratie au monde d’avoir manqué de vigilance, d’avoir mis trop de temps pour envoyer les forces de l’ordre sur place. On a reproché à la direction de l’hôtel d’avoir négligé les avertissements. Des ministres et d’autres responsables en ont tiré les conséquences et ont démissionné. Et alors ? Plus de sécurité, plus de services secrets, le bombardement des camps d’Al Qu’aida, plus de police, plus de surveillance ? Serait-ce une solution ou bien n’est-ce pas déjà la preuve que les terroristes sont entrain de gagner cette guerre qui déstabilise tout ce beau monde organisé. Pour quelle cause, pour une victoire sur quoi? Quel est leur motif? Coïncidence fâcheuse, souvent la mouvance islamiste est nommée en relation avec les terroristes. Serait-on en pleine guerre des civilisations, sans s’en rendre compte?