Au moment même où la réunion se tenait encore à l’Elysée, une action commune des états Benelux s’est déjà vu désagrégée. Les Pays Bas se sont désistés d’un accord pour le sauvetage d’une banque opérant sur les territoires Benelux. De quoi renforcer la confiance dans des actions gouvernementales? Entretemps l’Irlande a étatisé sa plus importante banque, et ont pourrait citer encore d’autres exemples d’EM qui ont fait bande à part. Inimaginable de surmonter l’effondrement des systèmes financiers sans l’Euro, la monnaie commune, qui a mis à l’abris des citoyens de dévaluations individuelles des différentes devises. Néanmoins l’essai de parler d’une voix a été louable, encore que les actes n’ont pas été l’expression d’une démarche commune.
Eurogroupe, les ministres des finances et leur Conseil des ministre Ecofin, la banque centrale, les organes de contrôles nationaux, un nouvel organisme de contrôle que la Commission européenne voudrait introduire, à chacun sa conférence de presse, ses communiqués, et déjà on se plaint du déficit démocratique! Pour dire quoi? L’ère des privatisations tous azimuts-sera-t-elle affectée de ces renationalisation, de ces démarches isolées, mais généralisées?
La poste, les chemins de fer, l’énergie, l’eau, le grand oui pour plus de concurrence, pour l’entreprise privée, pour un grand marché unique à concurrence ouverte mais réglementée se voit soudain mis en question! Qui, sinon l’État pourrait donner de meilleures garanties pour des activités au service du citoyens?
Ce retour en force à la puissance publique pour sauver les grands financiers, mais aussi les deniers des petits épargnants fait écrouler l’illusion que les lois du marché règleront l’offre et la demande, que la concurrence sera synonyme de baisse de prix.
La seule grande réalisation européenne des dernières décennies du 2e siècle, la décision de la monnaie unique, aura prouvé que l’audace valait la peine.
Depuis, le courage semble avoir abandonné les dirigeants européens. D’abord pour faire table rase avec les spéculations irresponsables de certains banquiers, ensuite pour consolider l’acquis de la monnaie commune et sa stabilité – en relation directe avec l’endettement des EM. Le chacun pour soi a regagné les réflexes. La renationalisation des politiques sera-t-elle le débat de la fin de l’Europe à 27?