L’heure de vérité
Faire des économies, ou générer de nouvelles recettes, tel sera le mot d’ordre pour les administrations de l’Etat. La crise est arrivée au Grand Duché, avec un taux de chômage très élevé, et des fonds de caisse plutôt vides… Le gouvernement se réunit en aparté pour discuter des moyens à mettre en œuvre. Il faudra donc bel et bien communiquer aux administrations concernées les prévisions, leur faire avaler la pilule qu’après les années fastes il faudra désormais s’attendre aux vaches maigres. Depuis belle lurette les citoyens s’y attendaient. Ils auraient même accepté quelques menues mesures pour l’année en cours, voire même en 2009, mais la sagesse des gouvernants les a encore épargnés. Cela s’appelle la politique anticyclique, laisser l’argent dans les bourses des citoyens pour qu’ils le dépensent et consomment et qu’une crise n’en cache pas une autre! A présent le cycle étant définitivement revenu vers les déficits budgétaires, et la prévision de maigres recettes fiscales confirmée, l’action s’impose. C’est l’heure de vérité. A commencer par l’Etat à réexaminer son état… Le tri entre dépenses non compressibles et les autres sera vite fait: les salaires, vache sacrée et bien grasse encore n’y passeront pas. C’est du moins l’avis des syndicats de fonctionnaires. Démanteler les acquis sociaux ce serait du dumping social! Commencer par les fonctionnaires, les obliger à réduire leurs propres salaires, ce serait presque une déclaration de guerre. De toute façon une réforme de la grille des salaires est pendante, il faudra bien y insérer le nouveau diplôme du bachelor. Quelles seraient alors les dépenses compressibles dans les budgets des administrations? Y aurait-il des services non nécessaires? Un lecteur dans une lettre à l’éditeur se demandait à juste titre lors de l’embrouillamini autour du musée de la forteresse, quel avait été le rôle de toutes les instances qui contrôlent les dépenses !
Impensable d’abolir des services, recycler les fonctionnaires à d’autres tâches serait encore plus coûteux! Quant aux menues dépenses, depuis que l’ordinateur a fait son entrée dans (presque) toutes les officines, point d’économies à faire sur crayons et matériel de bureau. Le ministère de la Culture a été le premier à se mettre à la tâche, avertissant les services culturels du couperet imminent! Pour le budget 2011 c’était connu et prévu. Pourrait-on faire des économies déjà en 2010? Tant mieux, il n’est jamais trop tôt pour se donner le pli! Mais que tous ceux qui se sont appliqués à démanteler les investissements pour la culture y regardent bien le détail! Avec pas même 2% du budget total, les dépenses du Ministère de la Culture ne gommeront pas le déficit. Quant aux réductions, trancher dans les services culturels, ce serait réduire les services aux clients, au public! L’appel de la Ministre présente aussi une chance: exploiter toutes les coopérations et les synergies possibles, faire tourner les productions dans les bonnes infrastructures qui, heureusement, existent, car plus jamais on ne les construirait!