Malaise de la démocratie, ou incapacité des partis politiques à dépasser leurs querelles internes dans l’intérêt majeur de la gouvernance d’un pays? L’exemple hessois montre bien que le gagnant ne l’est pas toujours et que les déclarations d’intentions prématurées ne servent souvent pas la cause.
Il en est de même des amendes honorables sur des sujets de campagne électorale mal compris et inappropriés. Pas étonnant que l’électeur s’abstient de prendre part aux jeux de politique politicienne. Car se laisserait-il tenter par des avances de dernière minute, fût-ce en politique sociale, voire pour celle des infrastructures, on pourrait le croire immature. Le résultat est devenu sibyllin, car n’a-t-il pas retenu majoritairement – fût-ce de très peu – le grand perdant, et la gagnante ne se serait-elle pas évincée par des déclarations intempestives quant aux partenaires de sa coalition? À force d’avoir voulu dépasser à gauche la « nouvelle gauche », celle-ci n’a-t-elle pas reçu un bon coup de main par le PSD pour s’installer définitivement dans le parlementarisme allemand? Le verdict de l’électeur en Hesse ressemble un peu à un oracle de Delphes. Tout l’art de la politique résidera dans son interprétation. L’essai de Koch de se positionner plus « à droite » a été sanctionné, et celui qui voudra interpréter le vote comme un vacillement à gauche d’une majorité électorale, n’aura pas tenu compte de l’influence des partis politiques et de leurs coryphées. Reste à voir ce qu’ils en feront.
Triste résultat au Nigéria où des élections démocratiques ont mis le pays en feu et à sang. Les violences entre les camps adverses ne sont pas prêtes à se calmer. Serait-ce une faillite du système « démocratique », qui n’aurait pas encore trouvé une réponse à des minorités qui se sentent discriminées? Apprendre à vivre ensemble, un programme électoral qui n’a pas encore gagné assez d’adeptes, car il s’agit de prendre le pouvoir plutôt que de veiller au bien-être des citoyens. Et souvent, en Afrique (et ailleurs), le pouvoir c’est aussi la richesse, les comptes en banque à l’étranger, et toutes les conséquences néfastes de systèmes corrompus par l’argent et le pouvoir ou plutôt le pouvoir de l’argent.
Sage décision des électeurs serbes, ils ont confirmé l’ouverture vers l’Union européenne. Encore faudra-t-il maintenir ce cap, afficher les vrais progrès en démocratie que le soutien européen a rendu possible. Mais ce n’est que le début d’une ère nouvelle, car déjà une contestation néerlandaise s’est articulée vis-à-vis de Belgrade… qui cacherait toujours quelques criminels de guerre!
Préliminaires décisifs pour les deux partis américains! Un mardi qui a permis de trancher entre ceux qui seront finalement retenus pour la vraie course finale. Un système incompréhensible pour nous Européens, peu versés dans les tournées ultra médiatisées des candidats en sélection de deux partis qui s’affrontent et gagnent à peu de voix, comme c’était le cas pour G. W. Bush et Al Gore. Ensuite, l’un a fait la guerre en Irak et l’autre a reçu le prix Nobel pour son engagement au service de l’environnement. Tout pour les destinées de la superpuissance dépendra du vote final, et non seulement le président changera mais aussi son administration, qui tient les reines du pouvoir. Un(e) président(e) factice? Une démocratie dépendante du soutien des grands financiers, voire des grands groupes industriels? Car la machine électorale nécessite une solide bourse et un savoir faire de star de cinéma…
Une femme changera-t-elle le visage des Etats-Unis, pourra-t-elle se soustraire aux pressions des influences intéressées qui ont misé sur elle? Comme des actions en bourse, la cagnotte d’Hillary s’est remplie après son premier grand match gagné contre Obama. Voix vénales d’électeurs, manipulés par la pub, les sentiments, les larmes d’une détresse, ou convaincus par l’expérience et la présence à côté d’un président déstabilisé par ses déboires avec une stagiaire?
Serait-ce une raison de plus pour préférer l’Union européenne et son système de pouvoirs partagés en petits lots, qui superposés en pyramide gouvernent tous un peu, mais pas trop, et que le citoyen européen obligera bien un jour à s’entendre. Pour trouver des solutions aux vrais problèmes.
07/02/2008
Le Jeudi