Et même les parents sont apprivoisés alors qu’on ne les voyait presque pas dans les écoles auparavant, ils sont plus faciles à contacter à travers les cours où l’enseignement de la religion est subordonné à la loi fondamentale – le Grundgesetz – qui est la gardienne des grands principes de l’Etat démocratique.
Le respect de l’autre, les droits humains, le statut de la femme, la non-discrimination, aucun de ces principes ne peut être mis en cause par l’enseignement du Coran qui se fait en allemand, par des enseignants formés à l’Université d’Osnabrück. Le Coran serait donc à la même enseigne que la religion catholique, protestante, juive ou la morale laïque. Lancé en 2002 le projet pilote donne satisfaction. Peu de conflits ont été constatés jusqu’à présent, et s’il y en a, c’est entre les différentes fractions musulmanes. Réflexion faite, les autorités en Basse-Saxe songent à étendre le modèle à l’ensemble des classes, et aussi à l’enseignement post-primaire.
Ainsi donc, l’enseignement religieux à l’école publique est perçu comme un moyen de rapprochement des citoyens, tout comme la religion comme telle n’est plus considérée comme une affaire privée. Toutes les tendances politiques présentes au Parlement européen plaident pour la considération de ce que professent les différents cultes.
Et depuis peu, dans notre pays, certains se veulent modernistes en voulant bannir l’enseignement religieux de l’école publique. Bien sûr avec la réforme de la loi scolaire de 1912, la question était sous-jacente. Ce serait toutefois ignorer le chemin accompli depuis, mépriser l’esprit de tolérance qui a conduit à une cohabitation sereine des différentes tendances. Au moins, à l’école, les jeunes peuvent suivre leurs cours sans être des extravagants ou des sectaires.
L’apprentissage du pluralisme n’est-ce pas par là qu’il commence? Et l’exemple de la Basse-Saxe ne devrait-il pas inciter les autorités qui s’apprêtent à conventionner l’islam, à introduire obligatoirement l’enseignement du Coran à l’école publique? Avec le respect de notre constitution et la pratique de l’esprit de tolérance et d’égalité! La cohabitation pacifique et le dialogue des cultures s’apprennent à l’école publique, c’est même l’endroit privilégié pour le faire.