… dans les pays riches, précise le rapport de l’Unicef et mentionne que dans 17 Etats membres de l’OCDE sur 24, la situation des enfants s’est dégradée au cours des dernières dix années.
Plus de 45 millions d’enfants dans les 30 Etats de l’OCDE grandissent dans le besoin, c’est un constat alarmant, souvent méconnu dans son envergure car grandir dans la pauvreté signifie souvent l’exclusion.
Une société matérialiste oublie ce drame qui se joue dans les cours d’écoles jour pour jour où l’enfant est évalué selon les « marques » qu’il porte, baskets ou T-shirts, l’argent de poche qui lui permet d’acheter friandises ou cartes de jeu. Le potentiel économique de l’enfant a bien été repéré pour engendrer des objets à collections sans cesse renouvelés, suivant le produit à la mode. Harry Potter est un bel exemple des effets tentaculaires d’un livre sur les produits qui en sont nés.
Être exclu de toutes ces merveilles parce que les parents sont pauvres, n’est-ce pas programmer dès le plus jeune âge un sentiment de frustration? Poignardé parce que son portable était l’objet de convoitise martyre des temps modernes, le drame du jeune Joe Vanholsbeek à la gare Centrale à Bruxelles a mis dans l’émoi les citoyens qui ont témoigné dans une marche silencieuse de leur tristesse et de leur compassion. Du désarroi aussi, car comment réagir sans poser les questions fondamentales, sans chercher les causes qui conduisent à cette violence. La pauvreté à assumer dans un milieu riche n’est-ce pas l’interaction programmée avec le sentiment d’exclusion et de rejet?
Les réflexes comportementaux se construisent dès la petite enfance. La situation des parents y est certainement un facteur déterminant. Mais pas uniquement!
Les exemples où l’absence de richesse matérielle a été compensée par la noblesse et la dignité de l’activité artistique ou sportive existent. Les idoles ne sont pas toutes issues de milieux favorisés. Toutefois, lorsque la réussite a comme seule et unique expression la consommation, la pauvreté matérielle devient un facteur d’exclusion.
Dans une école de Hambourg, l’introduction d’une tenue vestimentaire uniforme, veste et pantalon bleus, T-shirt blanc, expérimentée depuis 6 ans, a réduit la violence et amélioré l’intégration. Un signe extérieur d’un malaise profond qui ne valorise plus que l’enfant comme une valeur en soi, que sa personnalité peut se développer à merveille dans une société de consommation à condition qu’il soit reconnu dans sa dignité et aimé pour ce qu’il est.