L’arrière-fond culturel et l’histoire de cette partie du monde vaudraient la peine de s’y attarder un peu pour comprendre vraiment ce qui s’y passe actuellement.
Bien avant la création de l’état d’Israël après la 1ère guerre mondiale, Français et Britanniques auront une tutelle temporaire sur la région: le Liban et la Syrie pour la France, la Mésopotamie, qui deviendra l’Irak et les Emirats de Transjordanie, pour la Grande-Bretagne. La Palestine aurait du abriter un foyer national juif, une initiative présentée en 1917 par Lord Balfour et qui déjà à l’époque se heurtait à l’opposition arabe. Les années 30 seront celles des revendications à l’indépendance par les pays arabes et en 1946 la France évacuera le Liban et la Syrie, tandis que la Grande Bretagne signera les accords d’indépendance avec la Jordanie, l’Egypte, l’Irak et les différents états du sud de la péninsule arabique au cours des trois décennies suivantes.
Le problème de la Palestine fut confié aux Nations Unies. Quant à l’Iran, l’ancien empire perse, il a sa propre histoire avec une culture et un passé riche et une diversité ethnique et religieuse remarquable.
Un demi-siècle aura suffi à transformer toute la région, le mal que connaît l’Europe à se forger une union et une identité confirme que parfois l’histoire se venge sur la trop courte mémoire des séquelles des dominations.
Ironie du sort: la présence de troupes européennes a bien sa raison d’être, cependant les moyens de l’UE sont limités et à deux reprises c’était la France qui s’exprimait d’abord contre la CED, la Communauté européenne de défense, et un demi-siècle plus tard contre la constitution européenne qui auraient donné la base à une politique de défense commune.
Quant aux conflits qui émanent de cultures opposées depuis plus d’un millénaire, séparées jadis entre occident et orient, présentes en Europe par l’immigration et l’accueil délibéré de milliers de travailleurs nécessaires au bon fonctionnement de l’économie, le débat ne peut se résumer à créer une hiérarchie des cultures selon l’endroit où l’on se trouve.
Le 21e siècle prouve bien par tous ces conflits « qu’il sera religieux ou culturel – où ne sera pas » avec ceux qui paraphrasent ainsi André Malraux. En fait, l’autre phrase de ce grand intellectuel du siècle passé que « le 21e siècle devra réintégrer les dieux » devient plus poignante encore. Sur l’arrière-fond de l’incapacité humaine de maîtriser la haine, il faudra bien apprendre à vivre ensemble.