Pour la première fois, après la deuxième guerre mondiale, les allemands ont osé afficher leur drapeau pour le soutien de leur équipe. Ainsi ont fait les portugais… suscitant l’ire de certains commentateurs autochtones, ne jugeant pas de mise de décorer une façade luxembourgeoise par un drapeau portugais. Une curieuse combinaison en est née: deux drapeaux à une même façade, un grand portugais, un petit tricolore, avec le bon bleu bien sûr. Riposte à cet essai de s’identifier du côté des équipes gagnantes, car il s’agit toujours de la période du Mondial, le lion sur fond tricolore. Pas pour le foot, bien sûr, car aucune équipe luxembourgeoise n’avait réussi à rejoindre les champions. Mais en prévision de l’étape du Tour de France gagnée par un vrai luxembourgeois à Alpes d’Huez. Et là, le lion était de mise, imaginons qu’on se serait trompé de bleu et risqué par là de faire de Frank Schleck un hollandais!
Depuis non seulement le coureur luxembourgeois se réjouit d’une popularité largement méritée, mais aussi le lion.
Même en villégiature à l’étranger, le lion affiche présent, comme si l’appartenance granducale avait fait monter en valeur son cours en bourse. Symbole de grandeur et de force, le roi des animaux semble redonner du muscle pour bien montrer qui nous sommes. Restés, ou devenus.
La loi sur les emblèmes nationaux date de 1992. À l’époque, le lion ne s’était pas imposé. Par choix, aussi un peu par pudeur, le trop voyant n’étant ou n’ayant pas été notre genre. En même temps, notre hymne national a été fixé à la 1ère et la dernière strophe de la Hémecht d’Antoine Zinnen. Le tempo n’en a pas été fixé comme le fît la France pour la Marseillaise. Mais il faut bien un peu de place pour l’interprétation… Jamais notre hymne ne deviendra chant de guerre, même si l’allure devenait celle d’une marche militaire. Et comment s’accorderait son chant mélodieux et doux à l’effigie qui se trouve aussi sur le drapeau de la Flandre, de la Bavière, voire de l’Iran? Sans risque de confusion toutefois.
Le drapeau arboré comme signe de reconnaissance et d’identification nationale, est curieusement absent lors des grandes prestations culturelles de nos compatriotes… pas de tricolore ni de lion à Moscou lors d’un prix Tchaikowsky au violoncelle, ni à Venise pour Su Mei Tse, qui est bien une luxembourgeoise, lors du lion d’or. Absence qui donne matière à réflexion sur les symboles…