Enfants soldats, quelle tragédie! Enfant délinquants, quel drame! Penser à construire de vraies prisons pour jeunes et à réformer les systèmes judiciaires de façon à enlever à l’enfance définitivement l’innocence de son acheminement vers le monde adulte, n’est-ce pas l’échec cuisant de la société? L’adulte exemple pour le pire plus que pour le bien? L’analyse fine de la délinquance juvénile mènera beaucoup plus loin qu’au constat que les parents ont besoin d’un rappel à leur responsabilité. Les droits qu’on a bien voulu concéder aux enfants dans les textes n’ont pas réussi à changer depuis 1989 son statut dans la société. Et comme souvent la parole est révélatrice, la manière dont on parle de la progéniture en dit long!
Depuis que les techniques de conception « in vitro » permettent de contourner les causes physiques de la stérilité, l’enfant est fait, de moins en moins ou en parle comme du fruit de l’union en amour de deux êtres, des textes de loi assimilent même les gamètes (ovules et spermatozoïdes) à des cellules, réglant à la même enseigne leur don comme le don d’organe, faisant ainsi abstraction du contexte parental, inhérent à l’acte de faire un enfant, même en faisant don seulement d’une seule moitié.
Paradoxe suprême: la recherche sur les causes de la stérilité bat de l’aile, alors que l’on s’affaire sur les cellules souche des embryons surnuméraires. En même temps les analyses imposées par REACH pour encourager la recherche de produits de substitution pour les substances chimiques CMR (cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction) sont jugées trop onéreuses pour l’industrie.
L’enfant, considéré comme une entrave à l’épanouissement des adultes, a cessé d’être dans les projets de vie la richesse suprême, la survie, la continuation de toute culture de société. À rassembler tout ce qui a été écrit sur cette journée de l’enfant, on aura remarqué que les problèmes l’emportent. Dommage que ces images négatives risquent de faire oublier le bonheur d’un rire d’enfant.