Les histoires de corruption, de vacances passées en compagnie de belles dames pour les membres des Conseils d’administration y inclus les représentants syndicaux chez VW, alors que le même groupe réduit les emplois à Forest en Belgique, le procès du chef d’une grande banque allemande, qui est entré dans les annales avec son signe V lors de la première manche en justice et dont l’affaire est maintenant classée – moyennant pécule, Siemens à la une des affaires récentes, donnent au citoyen l’impression qu’il y a un secteur où tout est permis, et que plus on monte dans la hiérarchie, moins on est redevable des principes de droiture inculqués à des générations d’Européens.
Plus d’une fois, la corruption a été mentionnée comme argument contre l’élargissement à l’égard de nouveaux pays membres. Le phénomène, brandi comme le bouclier contre l’entrée des Roumains, des Bulgares, arboré comme une tare contre des peuples entiers, est, semble-t-il, bien présent dans la « vieille Europe ». Bien sûr que ce n’est plus l’enveloppe passée sous la table, des opérations plus subtiles permettent le recel d’avantages pécuniaires et en nature! La politique en discute – comment légiférer, faudrait-il imposer des maximas pour la rémunération des grands patrons, voire imposer des périodes d’attentes pour empêcher que le contrôlé devienne le contrôleur de la période durant laquelle il a géré l’affaire – comme c’était le cas chez Siemens?
Par ailleurs, les annonces coïncident souvent avec des restructurations d’entreprise, des suppressions d’emplois, des délocalisations. Alors que les uns font les frais pour assurer la survie de l’entreprise et le maintien du cours en bourse, voire la hausse puisque l’annonce de suppressions d’emplois entraîne parfois la montée de la valeur des actions, les autres augmentent leurs jetons de Conseil d’administration! Il est certain que le détail de tous ces phénomènes du monde économique est plus subtil. Les explications qu’en donnent les spécialistes ne peuvent cependant que rarement rétablir la confiance.
Vu dans ce contexte, l’annonce de la chancelière allemande de promouvoir le modèle participatif de l’actionnariat des salariés provoque évidemment le réflexe qu’en cas de faillite le patrimoine des salariés serait à la merci des dirigeants, de quels dirigeants?
Et vue ses obligations de future présidente du Conseil européen, Angela Merckel sera bien obligée à affronter un autre type d’entreprise où les intérêts d’Etat et de particuliers s’entremêlent, avec la connotation de l’axe autour duquel se joue l’avenir énergétique de l’Europe.
Se souvient-on encore de décembre 2005 où Gasprom tenait en otage l’Ukraine?
À juger l’envergure des enjeux, de quel côté se penchera l’ex-chancelier Schröder, devenu membre du Conseil d’administration de Gasprom sans période d’attente!!