336,1 Milliard d’Euros doivent être affectés de 2007 à 2013 aux régions dont le revenu par habitant est inférieur à 75% de la moyenne communautaire. Une vraie politique de partage et d’aide qui reviendra surtout aux 10 nouveaux pays membres dont la plupart remplissent les conditions d’octroi.
Et comme le remarquait un débuté hongrois, ces différences sont en fait le résultat de l’après-guerre où les anciens pays de l’ouest ont été aidés dans leur reconstruction par l’aide américaine, le plan Marshall qui a été à coup sûr à l’origine du boom économique des années 60.
Le communisme et son idéologie d’une économie planifiée et dirigiste n’a pas eu le même résultat. L’élargissement aux 10 nouveaux pays membres est par conséquent un acte de solidarité à l’égard de ceux pour qui la guerre ne s’est pas terminée en 1945 mais a été suivie par une longue période d’oppression. Cette solidarité qui s’exprime dans le concret par une redistribution des moyens budgétaires aux régions les moins développées a ses effets. L’Espagne, le Portugal, l’Irlande lui doivent un essor économique notable et craignent une diminution trop importante des crédits qui leur sont alloués – ce qui a amené le PE à rechercher un équilibre délicat. C’est cela, la politique du partage ! 0,41% du revenu national brut de l’UE sera ainsi affecté à des projets de construction – routes, logements et autres infrastructures – et à des projets pour l’emploi, l’inclusion sociale, la formation et l’éducation, le développement durable, les énergies renouvelables et les réseaux européens de transport. Un budget plus important que le budget pour l’agriculture, qui devrait être décidé au cours de la présidence de M. Blair – sinon les paiements ne pourront se faire avant 2009 !
Le PE a adressé un appel urgent à la présidence pour décider des perspectives financières. L’Europe a au moins un modèle concret pour la solidarité, alors que le G8 n’a que de belles paroles. Aux prestigieux hôtes réunis à Edinburgh on avait envie de dire : assez de paroles, faites ! Car que vaut la promesse du relâchement de la dette pour les pays africains si le développement du commerce international ne tient pas mieux compte des produits africains ? Une réforme de la politique agricole européenne ira-t-elle jusqu’à ouvrir le marché aux pays en développement ? La réglementation du commerce est en fait un bel exemple des égoïsmes nationaux traduits en des mécanismes de protection des marchés et de subventionnement des produits. N’est-ce par cela que rejettent les promoteurs de la lutte contre la pauvreté ?
L’opposition flagrante entre le G8 et le tapage qui se fait autour de ses réunions – en dépit des maigres résultats – et l’UE qui se débat contre ses détracteurs, alors que ses institutions continuent à fonctionner et à mettre en oeuvre la solidarité devrait ouvrir les yeux à tous ceux qui doutent encore ! La Commission européenne a annoncé son intention de revoir les subventions du sucre, encore un exemple de la volonté de réformer là où la politique de subventionnement a conduit à des effets pervers.
L’Afrique meurtrie n’aura plus le temps d’attendre. L’UE est le plus gros contributeur à l’aide au développement, et s’est engagée à augmenter ses efforts jusqu’en 2015. L’Afrique a été à l’ordre du jour du PE. Encore une preuve que l’UE est l’union de la solidarité réelle, vécue au jour le jour avec la générosité de ceux qui n’ont pas oublié leurs propres souffrances et qui se souviennent avec reconnaissance de l’aide accordée jadis par le peuple américain – qui à cette époque là était généreux à notre égard.
Au G8 d’en faire autant – aux actes !