Les partis politiques ont bien sûr leur propre rôle, leur responsabilité, leur programme sanctionné ou approuvé, leur façon d’aborder l’électeur, leurs têtes de liste, …
Dommage que le courage d’Angela Merkel, qui après avoir surmonté les adversités à l’intérieur des partis de l’Union et face à des commentateurs jugeant davantage le contenant que le contenu, n’ait pas été récompensé. Un homme n’aurait pas été jugé sur sa coiffure, son maquillage, son costume ou sa cravate, pas autant du moins que Angie, harcelée d’une façon peu digne d’une nation où l’égalité de traitement entre hommes et femmes ne devrait plus être mis en doute.
Le vrai gagnant de ces élections a été, en dehors du FDP, notre voisin Lafontaine. Un nouveau parti de gauche lui a offert sur le plateau la plateforme pour un retour en politique. Les discours électoraux des protagonistes de cette nouvelle gauche étaient bourrés de démagogie et de concepts surréalistes, calculs faciles pour embobiner un électorat mécontent et déçu par le socialisme libéral du chancelier.
Quelle différence avec le souci d’honnêteté de Madame Merkel et de son équipe! Dire avant les élections ce qu’on va faire après n’a pas porté chance au CDU. Était-ce la façon de le dire, tout cru, sans fard, au risque même de voir le spectateur dépassé par la technicité des débats sur la réforme fiscale? Ou bien est-ce la preuve que la vérité dépasse ce qui peut être assimilé par l’électeur?
L’essai de s’adjoindre un expert externe pour les questions de fiscalité ne lui a pas porté chance non plus. Le sort réservé à M. Kirchhof par le chancelier et son parti devrait à tout jamais dégoûter les personnes bien intentionnées, soucieuses du bien commun de s’engager pour mettre la main à la pâte eux-mêmes. Mieux vaut rester en dehors de la politique proprement dite, fonder un mouvement, être par là reçu par les milieux divers, partis, médias, diriger du dehors plutôt que s’aventurer au-dedans de l’imbroglio tentaculaire des partis politiques!
Finalement, les sondages se sont trompés, leur influence sur le comportement des indécis devra être évaluée. Quel a été le degré de liberté avec laquelle l’électeur a pu s’exprimer, chaque annonce de hausse ou de baisse aurait pu provoquer une rectification de tir, les sondages sont-ils oui ou non manipulateurs?
Quel que soit le résultat de toutes ces analyses, le soucis de certains commentateurs que le système de vote à la proportionnelle trouve ses limites avec plus de 5 partis politiques élus au Bundestag est une question d’importance européenne. La plus grande représentativité est-elle assurée par le vote majoritaire ou proportionnel?
Et voilà que commence la ronde des consultations: qui avec qui pour rassembler le nombre nécessaire de députés pour élire un chancelier. Est-ce cela que l’électeur voulait et ce dont a besoin l’économie en Allemagne? Les élections anticipées n’ont pas apporté la clarification pour mieux avancer sur le chemin des réformes.
Finalement elles n’auront eu pour seule fin la confirmation de l’habileté du chancelier Schroeder qui, au bout des ressources de son parti, s’en est remis à l’électeur pour confirmer son échec.