Rien ne va plus – c’est l’occasion de constater la dépendance totale dans laquelle nous sommes. Sans courant électrique, pas de lumière, pas de chauffage, pas d’ordinateur, pas de rasoir électrique ni de sèche-cheveux, et l’on pourrait poursuivre l’énumération. Nous avons désappris la vie sans le confort moderne que nous offre le courant électrique – fût-ce pour nous réchauffer en hiver ou pour nous rafraîchir quand il y a la canicule.
Ironie du sort, au même instant où l’on grelotte au Münsterland, à Montréal les responsables politiques discutent du réchauffement de l’atmosphère et de la prévention qui doit être atteinte par le protocole de Kyoto, c. à d. l’engagement des états signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Abstraction faite de l’absence des grands pollueurs, les Etats-Unis, la Chine et l’Inde, les autres – plus ou moins bons élèves – essaient tant bien que mal de se conformer aux exigences de réduction. L’UE a à cet effet introduit le système de la vente et de l’achat de capacités d’émission, ingénieuse façon de monnayer le surplus pour compenser le besoin. Ainsi croit-on satisfaire les entreprises qui dans un premier temps sont incapables de réduire leurs émissions…
La Commission européenne a l’intention d’élaborer un plan d’action en 2006 pour « consommer mieux avec moins », suite au livre vert sur l’efficacité énergétique publié le 22 juin 2005 et actuellement en discussion au Parlement européen.
Et s’il fallait l’appel de M. Blair de faire de la politique énergétique une vraie politique commune, la question comment les responsables européens ont traité cette question depuis la première crise pétrolière des années 70 laisse perplexe.
Certes les appels à l’économie ont été suivis par des actions « emblématiques » comme la journée sans voiture, le passage à l’heure d’été et d’hiver et bien sûr l’engagement pour les énergies renouvelables. Toutefois, sans investissements majeurs dans des projets de recherche de grande envergure, les besoins en énergie, croissants dans les pays riches et indispensables pour le développement des pays pauvres, ne sauront être satisfaits.
L’appel de consommer mieux avec moins rappelle un peu les temps anciens, où l’on se faisait gronder pour avoir oublié d’éteindre la lampe et de fermer la porte en sortant de la pièce. Retour salutaire aux bonnes habitudes du respect des facilités tout en étant conscient de leur coût – et de leur valeur?!
Selon la Commission, 60 millions d’euros par année pourraient être économisés en appliquant un bon rapport coût-efficacité! Un ménage moyen pourrait dépenser de 200 à 1000 euros en moins par an; des ampoules économiques représenteraient encore une fois 100 euros d’économies par an. La moitié du carburant consommé par le transport routier est consommé en ville sur des trajets de moins de 5 km.
De quoi réfléchir à ces gestes quotidiens devenus habitudes, luxe de l’offre aisée dont on ne mesure plus ni la valeur, ni le coût, mais dont le manque devient une entrave au bon fonctionnement de la vie quotidienne!