Le débat a encore prouvé les contradictions de l’histoire et de la géographie, les conséquences des déplacements de populations sous Staline, les frontières tracées à la hâte lors de l’effondrement de l’Union soviétique, le manque de sensibilité de dirigeants trop pressés de montrer leurs forces armées et trop peu prêts au dialogue.
« Personne n’aurait fait la guerre pour la Géorgie, » disait B. Kouchner devant le PE.
Mots durs pour les Géorgiens qui manifestaient avec leurs drapeaux pour la compréhension des Européens.
Devraient-ils devenir membres de l’OTAN sous peu, tout comme l’Ukraine et d’autres encore? Ce débat-là ne fait pas l’unanimité, la politique de défense commune est une des raisons du non irlandais au traité de Lisbonne. Et pendant ce temps la Turquie, pays membre de l’OTAN mais non de l’Union européenne, voisin des régions conflictuelles du Caucase essaie de réunir ses voisins comme l’Azerbaïdjan et la Russie pour prévenir d’autres faits de guerre dans le Caucase.
Le succès du Conseil européen a été d’avoir réussi l’unanimité. Même si certains ont dû mettre de l’eau dans leur vin. Et la vie continue…. les réfugiés de Géorgie auront l’aide humanitaire de l’UE garantie, les protocoles des accords de partenariat avec l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan ont été votés, la politique du voisinage de l’UE ne s’arrêtera pas pour une guerre!
Comme toute crise celle-ci aura-t-elle aussi un effet positif, les citoyens comprendront-ils que l’UE a besoin d’une vraie politique commune de défense? Y aura-t-il enfin la prise de conscience que l’union fait la force et que la sécurité des citoyens ne s’assure pas au tarif zéro?
Et l’alternative ne sera certainement pas le retour aux nationalismes – forts de l’appui des américains en cas de besoin pour les logistiques de défense… Paraphrasant François Mitterrand, qui disait que « Trop de nationalisme c’est la guerre, un peu ça peut être aussi la recherche de l’identité, de la culture, du lien plus fort que les traités des dirigeants et les frontières tracées sur une carte!
La domination des régimes totalitaires n’a pas réussi à extirper des citoyens les racines profondes des peuples. Tout comme l’Union Européenne souffre de ce manque de conscience, des républiques de l’ancienne Union soviétique ont gardé leur appartenance à une langue, une religion, des traditions.
Et la double appartenance à une nation et une fédération, union ou tout autre ensemble d’états sera-t-elle un jour la parfaite symbiose entre la racine et la forêt, entre la communauté et le pouvoir ou la domination?
Ne pas humilier la Russie, tel a été le discours des chefs d’Etat européens, mais donner l’alerte, le signal qu’on ne laissera pas tout faire.
Et qu’attendent les « voisins » de l’UE de ces accords de partenariat, sinon de vrais perspectives de paix?