Le but ambitieux des chefs d’Etat de gouvernement de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % et de remplacer 20 % de la consommation énergétique par des énergies renouvelables sont ambitieux. C’est toutefois, exprimé en chiffres concrets, la volonté d’en finir une fois pour toutes avec la dépendance de l’UE du pétrole ou du gaz dont elle ne possède pas les ressources naturelles.
Complexe et difficile à expliquer, la mise en œuvre des différentes étapes de ce changement de cap affectera l’industrie autant que les personnes individuelles, dans leur comportement et dans l’organisation de la vie au quotidien.
Un siècle de gaspillage a certainement mis en place des attitudes, qu’il s’agira de modifier et de remettre en cause. La décision d’assurer 20% de l’énergie dépensée par des énergies renouvelables a engendré une véritable course à l’innovation, encore que toutes les propositions à l’affiche ne sont pas encore au niveau de production optimale, beaucoup de recherche reste à faire pour améliorer l’efficacité de la photovoltaïque, de l’utilisation de biomasse, des pompes à chaleur et de éoliennes, entre autres.
La plus controversée des décisions a certainement été celle qui concerne le citoyen directement dans sa vie quotidienne: le carburant.
Utiliser la terre fertile pour des cultures de plantes pour en faire du biodiesel est profondément ressenti comme une injure en des temps où les prix des aliments flambent et les annonces de famines en beaucoup d’endroits de la planète laissent prévoir des catastrophes humanitaires.
D’ores et déjà la commission de l’environnement du PE a revu à la baisse le seuil de 10% de biocarburant dans l’usage de chaque EM, pour en arriver à 4%, voire 6% – en attendant le vote des parlementaires en plénière prochainement – ce qui parait anodin, ne l’est en effet pas du tout, bien au contraire. Et comme certains ridiculisent les décisions prises sur les cornichons et leur « design », les intérêts cachés derrières ce genre de décisions bruxelloises ne le sont pas – loin de là! Dès à présent l’agriculture s’est déjà préparée à de nouveaux marchés et dans certains EM l’on s’attend à des parts de marchés importants, alors que d’autres clament leur réticence vis-à-vis du biodiesel par souci de ne pas voir l’industrie de l’automobile suivre la cadence de l’innovation des moteurs.
Et d’autres continents affichent des performances extraordinaires pour les cultures de canne à sucre convertie en carburant. L’enjeu d’un équilibre mondial n’est pas à perdre de vue, ni pour une nouvelle politique énergétique, ni pour le combat contre la faim, la sécheresse et l’usage irrespectueux des ressources naturelles.
Le débat pour 20% de la part de consommation énergétique n’est donc pas sans conséquences! Et les 80% qui restent? Déjà le nucléaire a de nouveau droit de cité, de nouveaux types de centrales, en construction partout dans le monde, laissent présager que la viscérale opposition contre une technologie non maîtrisée il y a 30 ans, fait place à des attitudes plus nuancées auprès des citoyens.
Quoiqu’il en soit, depuis le premier choc pétrolier en 1974 la recherche sur les énergies renouvelables n’a pas avancé à pas de géant et le réacteur de recherche ITER a été retardé en 1997 par l’opposition politique, sans argumentation objective.
30% d’économie en énergie sont dès à présent possible avec une meilleure efficience, (testez vos appareils de cuisine!) et en améliorant l’isolation des bâtiments. Investissement sûr et efficace, qui ferait tourner en plus le secteur du bâtiment…