Le temps des bilans pour la présidence française est venu. Un bilan qui se fait voir à la hauteur d’un président aux aguets pour l’évènement porteur. On peut tout lui reprocher, sauf un manque de présence. Crise en Ossétie, crise en Irlande, crise financière, ensuite le travail normal, qui déjà était tout un paquet important avec le paquet climat, les pesticides, la green card et la réforme fiscale… la barque était certes un peu surchargée. Quel que soit le lustre de son chef, l’équipe française était bien structurée, le ministre Jean-Pierre Jouyet un interlocuteur dévoué, avec une présence permanente dans l’hémicycle et qui quittera son poste … pour permettre encore au successeur de se faire introniser dans l’hémicycle strasbourgeois. De jeunes fonctionnaires à l’écoute des parlementaires, pas l’ombre d’arrogance ni d’incompétence, et même bilingues, dont la disponibilité à travailler était illimitée.
Le résultat final sera jugé au déblocage des gros dossiers. Une présidence qui veut des résultats concerts doit trouver des préparations suffisantes pour pouvoir clôturer. Il dépend à plus d’un titre des prédécesseurs s’ils ont bien fait avancer les choses… L’ambition de terminer le paquet climatique était de taille. Depuis le Sommet de 2007 lors duquel les chefs d’Etats et de gouvernements ont déclaré vouloir réduire d’ici 2020 de 20% les émissions de CO2, d’utiliser 20% d’énergies renouvelables dans la production énergétique et de réaliser 20% d’économies d’énergie.
Les tiraillements entre les des lobbies des différentes industries impliquées allaient bon train! Les producteurs d’énergie, les grands groupes de producteurs d’acier, du ciment, du verre et de l’aluminium ont eu satisfaction, pour les premières années ils pourront polluer gratuitement … crise financière oblige.
Frustration auprès de l’industrie allemande et félicitations pour les députés britanniques, les insulaires sont satisfaits qu’ils savent enfin où ils en sont, et combien ils devront prévoir pour accéder aux certificats d’émission.
Peu d’engagement par les chefs d’Etats et de gouvernement de s’engager dans leurs propres chancelleries. Pas de contraintes pour l’isolation des bâtiments publics. Et les transferts financiers dans d’autres parties du monde, moins développées seront pris en compte comme compensation. Enfin un petit bonus pour ceux qui dès à présent se sont acquittés des 0,7% de leur contribution à la réduction de la pauvreté dans le monde. Le succès de la présidence française confirmé. L’homme orchestre a réussi à accorder ses violons, à pacifier le conflit en Ossétie, à trouver une solution commune pour la crise des banques et la crise économique.
L’Union pour la Méditerranée sera le legs de la France, un essai de plus pour la paix entre Israël et Palestine, pour le dialogue entre l’Europe et le monde arabe.
Pour résoudre enfin le problème irlandais, un commissaire en cadeau… et un président Sarkozy de confier : « l’Europe m’a changé … pour avoir gagné en tolérance et en ouverture d’esprit ». Belle conclusion!