« Monsieur le Président,
Je tiens à féliciter notre rapporteur pour son rapport et mes critiques ne s’adressent pas à son rapport, mais concernent plutôt l’état d’esprit dans lequel le sujet de la culture est abordé par le Conseil et la Commission. La Constitution nous aurait donné l’assise pour aborder une politique culturelle commune basée sur la diversité des cultures et sur l’acceptation réciproque des principes de liberté et des droits de l’homme. Toutefois la Constitution ne s’avançait pas jusqu’à reconnaître à la culture le statut de politique communautaire. Le but qui devrait être atteint par le biais d’une meilleure connaissance de l’autre est précisément l’objectif que visent tous nos pays. Abolir la peur de l’autre est la première condition pour accéder à une vie en paix dans un vrai pluralisme culturel. L’apprentissage de la diversité de l’autre – voilà l’objectif de la politique culturelle.
Parmi les objectifs de la Commission, la mobilité des personnes m’appelle à poser encore une fois la question à la Commission – sachant bien que le Commissaire Figel’ n’est pas le responsable – où en sont les travaux du Conseil sur les problèmes de sécurité sociale, de fiscalité et de statut qui entravent une vraie mobilité, sans oublier le manque de moyens financiers pour soutenir les vrais échanges entre les nouveaux pays membres et les anciens.
La Commission a retenu le dialogue interculturel comme objectif et il était grand temps de le faire en ce moment.
Une meilleure synergie entre l’éducation et la culture est nécessaire d’autant plus que depuis 1998 sous présidence britannique, « l’employabilité » (employability) – ce terme affreux – a été introduite dans les textes européens comme principe pour l’éducation. C’est une erreur de croire que plus de culture dans les programmes scolaires serait du temps perdu.
La créativité et la mobilité d’esprit sont des qualités qui s’apprennent par la culture des arts, de même que la prévention de la violence et une culture de tolérance se fondent sur le respect de la sensibilité, et la culture des sens.
Dès à présent, le budget de 2006 est révisé à la baisse à 36 millions au lieu de 38. Je constate qu’aux beaux discours du président Barroso, de tous les chefs de groupe, en face de quelques acteurs culturels, les actes ne sont pas prêts à suivre. Dont acte ! »