A l’issue de cette audition un certain nombre d’idées phares proposées par les intervenants peuvent être retenues afin de favoriser la création d’un tel institut dans un environnement européen complexe et en interaction avec les instruments communautaires existants.
Les CCI (Communauté de la Connaissance et de l’Innovation) doivent figurer au cœur du projet. Une attitude politique proactive et la garantie de l’indépendance et de l’autonomie du comité directeur de l’IET et des CCI sont autant de signaux positifs qui encourageront le secteur privé à prendre part au financement de l’IET selon tous les intervenants. D’après le professeur C. Hull député secrétaire général de l’EARTO (European Association of Research and Technology Organisations), l’IET doit s’inscrire dans un environnement européen en complémentarité avec les autres instruments existants sachant que tous les intervenants s’accordent sur la nécessité d’avoir durant tout la phase de création et de mise en œuvre du projet l’objectif d’un triangle du savoir intégré (recherche, éducation, innovation). Un triangle du savoir intégré et une prise en compte de l’identité européenne et de la dimension européenne de l’IET sont autant de facteurs qui font la valeur ajoutée à l’IET pour attirer et diffuser l’excellence. Pour le Dr Soboll président de l’Eurab (European Research Advisory Board) ce qui compte avant tout c’est le thème. Une fois que le comité directeur de l’IET aura défini les champs d’action, il sera envisageable de constituer les équipes : theme first, then team ! Il sera nécessaire dans cette perspective d’avoir un agenda politique clair pour le choix des thèmes et d’assurer une indépendance totale de l’IET face au monde des affaires. Par ailleurs tous les intervenants se sont accordés avec M. Raivio Président de LERU (League of European Research Universities) à dire que les diplômes doivent être décernés par les Universités partenaires des CCI en portant un label IET en guise d’excellence.
Si dans l’ensemble, la proposition de la Commission, les projets de rapports du Parlement et le compromis du Conseil vont dans un sens positif pour une mise en œuvre rapide du projet, la question financière oppose encore la Commission aux deux autres institutions.
Comme l’a relevé Mme Skottova, rapporteur pour avis de la commission budget du PE sur l’IET, la fiche financière proposée par la Commission est actuellement impropre à assurer une mise en œuvre sérieuse et rapide du projet.
En effet, les €2.4 milliards prévus pour la période 2007-2013 et réparties en trois tranches reposent en totalité sur des hypothèses peu convaincantes selon la rapporteure. Une grande partie du budget prévisionnel proviendra selon la commission budget, de programmes existants et des fonds structurels et régionaux (€1.5 milliard), et de réserves non allouées (€308 millions), le reste étant financé par le secteur privé et les prêts de la BEI. L’argument avancé contre ce budget prévisionnel est qu’il n’était pas prévu dans les perspectives financières 2007-2013 et que de ce fait son allocation risque de mettre en péril les programmes prévus initialement dans les perspectives financières tels que Life Long Learning ou le 7eme Programme Cadre. Aussi pour attirer les fonds privés, la Commission doit garantir aux potentiels investisseurs une certaine stabilité juridique et financière. Ce qui n’est encore pas le cas selon Mme Skottova.
Malgré cette faille très sensible dans la proposition de la Commission à laquelle ni le Conseil européen ni le Parlement européen ne peuvent trouver de réponse satisfaisante le Président de la Commission européenne tient à ce qu’un accord politique de base soit trouvé avant la fin de la présidence allemande en vue d’une première lecture au PE durant la session plénière de septembre et de la création de l’IET fin 2007, début 2008.