C’était donc un travail d’envergure auquel je devais m’atteler. Un domaine sensible en plus, car la culture n’étant pas une politique communautaire, il fallait faire en sorte à ne pas dépasser les compétences du PE.
L’initiative de la commission avait bien cerné le domaine, les débats en commission culture du parlement suivaient ma proposition d’élargir le concept au dialogue interreligieux. Tant de malentendus provenaient de l’absence de savoir et aussi du manque de compréhension des religions. Or cet aspect était des plus sensibles, vu les statuts différents dans les états membres. Qui dit religion ne dit pas église, là encore les relations entre état et église sont des plus différentes. En marge de la préparation du rapport j’ai fait faire une recherche sur les relations entre les communautés religieuses, les églises, les dénommées sectes et les états. Le constat de la très grande diversité des relations prouvait que la frilosité des gouvernements à parler de religion dans un texte officiel était fondée sur un état de droit ultra compliqué. Mieux valait ne pas aborder la question, que de s’embrouiller dans des définitions différentes d’un état membre à l’autre.
C’était cependant contourner un élément substantiel, souvent générateur de conflits. Pendant le temps de préparation et tout au long de l’année de 2008 le Parlement Européen s’est investi dans ce débat. Tous les groupes politiques confondus, les auditions, symposiums, tables rondes sur des sujets de religion ou de spiritualité ont été partie intégrante du grand thème du dialogue interculturel.
Lors de son premier vote le 26 avril 2006 la commission de la culture avait élargi, avec une grande majorité, la proposition de la Commission au dialogue interreligieux. Le vote en plénière a retenu la proposition à la majorité d’une voix.