Les visiteurs descendent ensuite vers les lieux de restauration. Un restaurant est au bâtiment Louise Weiss, près du bar, d’où s’évaporent le soir les odeurs des plats cuisinés pour revigorer les députés qui doivent tenir pour la séance , qui dure parfois au delà de 11.00 heures du soir.
Un autre restaurant se trouve de l’autre côté de la passerelle qui relie le bâtiment nouveau à celui nommé Winston Churchill . Daté des années 70, c’est une architecture ancienne, volumineuse, adjacente au bâtiment du Conseil de l’Europe, qui dans le temps, servait d’hémicycle au Parlement européen.
Les visiteurs auront l’occasion de jeter un regard sur la Cour des Droits de l’homme en traversant le Rhin, à un endroit particulièrement intéressant, à l’intersection du canal et de l’Inn. Cette passerelle, légère, construction élégante, avec ses vitrages clairs, laisse un peu de temps pour rêver. En été les bâteaux-mouches pleins de touristes sillonnent sur les fleuves.
En hiver les cygnes et les canards dessinent des vagues sous les buissons givrés. La passerelle devient alors tôt le matin l’endroit magique où s’oublient les âpres débats de la veille et le calendrier stressant disparaît quelques moments pour rappeler la beauté inaltérée du monde – en dépit de toutes les horreurs dont l’être humain est capable.
Revenons à nos visiteurs. Ils seront acheminés vers un des deux restaurants, après avoir eu l’occasion de se rafraîchir en cours de route….ce qui n’est pas toujours l’évidence même. Petites bévues… Un jour une dame, croyant avoir trouvée une solution rapide, s’est retrouvée dans une cabine de traducteurs , aménagée spécialement pour des personnes en chaise roulante. Ce n’était pas l’endroit dont elle avait besoin….
Le fonctionnement des restaurants se fait moyennant de nombreuses personnes qui travaillent pendant la semaine de session. Free lance, embauchés par des entreprises d’intermittence, ou autres solutions de travail temporaire. L’administration du Parlement a refusé de donner un statut à ces personnes qui travaillent très irrégulièrement.
Salaires, alternant avec allocation de chômage lorsque les parlementaires ne sont pas en commissions, ou en séance plénière, la précarité de leur statut a provoqué une grève pendant plusieurs semaines. Pas de café, de jus, de sandwich à Bruxelles, juste le rappel que le service de restauration a une relation directe avec la convivialité des débats. Mainte rencontre autour d’un café a réussi à débloquer certains dossiers.