Tout ce qui a pu être un jour un sujet de concurrence, l’idée d’une harmonisation tous azimuts des marchés, aboutit chez les citoyens comme un excès de réglementation, une ingérence de la bureaucratie de Bruxelles dans leur vie quotidienne.
Le député a beau expliquer qu’à l’origine, la réflexion de base, c’était les « health claims »! L’indication du contenu de ce qu’on mange et la relation avec des indications faisant référence à la santé. Ainsi l’exemple de la margarine qui évite le cholestérol pourrait conduire en erreur le consommateur et lui faire croire qu’il peut consommer le produit à gogo, et réduire ainsi son taux de cholestérol. Donc l’UE s’en occupe pour le bien des consommateurs… La présence de plus ou moins de sel dans le pain aura une répercussion sur la tension sanguine, une bonne raison pour le réglementer au niveau européen….
Quant à la courbe des cornichons, entre-temps la réglementation a été retirée. L’origine en était, d’après les explications fournies par les services de la commission, une meilleure comparabilité des produits- au dépens évidemment des produits « bio » qui n’ont pas l’aspect uniforme et impeccable des produits de serre et de culture industrielle. C’était donc une réglementation qui facilitait la vie aux grands distributeurs, aux commerce en gros et aux règles pour l’importation à partir de pays tiers.
On a beau expliquer, le citoyen ne comprend pas pourquoi l’UE s’en occupe, le député souvent non plus d’ailleurs. Il s’efforce d’expliquer, pour sauver au moins la crédibilité de son institution.
Durant la période de 2004 à 2009 le principe de « mieux légiférer » était une occupation à laquelle l’ancien Premier ministre de l’état de Bavière Edmund Stoiber s’était attelé et qu’il essayait de promouvoir avec force et conviction. Et la Commission a réussi à déblayer un peu le terrain, en retirant certains textes. A voir si aucune opposition ne fera valoir ses droits, car jamais les réglementations ne sont anodines ! A chaque mesure son gagnant, son initiateur, sa raison d’être, même si le commun des mortels ne se retrouve que rarement dans les méandres de l’argumentation des commissaires ou fonctionnaires responsables.
Le Parlement a pour sa part réussi à couper court à certains excès, ainsi le texte sur les « health claims » était retiré avant les élections…pour réapparaître bel et bien après! Lorsque de grands groupes industriels se sont engagés, rarement ils lâchent prise, et leur but est directement lié à des objectifs commerciaux, des règles de concurrence et des conditions du marché.