Décadence romaine…
Le mot employé par Guido Westerwelle pour exprimer les excès possibles de la couverture sociale en République fédérale allemande a fait couler beaucoup d’encre. Parole ministérielle forte, qui dit décadence présuppose un statut élevé de haute culture éthique. La décadence serait la « période de déclin politique et économique, accompagné d’un déclin des institutions, des valeurs d’une société ».(dictionnaire universel) Mis à part le débat allemand, parler de décadence n’est pas seulement un petit déraillement, y aurait-il une vérité qui se cache derrière ce grand mot? N’est-ce pas décrire en quelques mots ce qui se passe en Union Européenne depuis les crises des dernières décennies? A commencer par la crise des institutions, qui font semblant de fonctionner dans leurs attributions réglementaires, mais non dans leurs fonctions de contrôle! Tel était le cas pour la surveillance des établissements financiers, où jusqu’à ce jour les organismes responsables n’ont pas fourni l’explication de leur absence. Qu’un état tout entier puisse fournir de faux chiffres, sans qu’il n’y ait eu le moindre doute et le réflexe de mieux contrôler, alors que des centaines de fonctionnaires européens sont occupés à contrôler le moindre subside attribué aux agriculteurs! Manque de moyens, incapacité, ou simplement couardise? On se doutait, on présumait, mais personne n’avait le courage de dire tout haut ce que d’aucuns pensaient tout bas! Le Premier ministre Grec a bien fait de rappeler que ses précurseurs étaient autant impliqués dans la transmission de chiffres non véridiques que le gouvernement actuel! Le ministre allemand, en employant le terme de décadence romaine , a visé plus bas, il s’est préoccupé de menues dépenses sociales, jugeant qu’il y avait des abus, que c’était encourager la paresse et ainsi de suite. Ses paroles ont soulevé l’indignation générale, il y aura commission spéciale, et enfin un vrai débat politique, à point pour clarifier certaines déviations minimalistes de l’autre coté de la Moselle. Le terme de décadence romaine laisse cependant libre cours à l’imagination et à de nombreuses associations.Les pédophiles de l’église catholique s’y retrouvent autant que des excès de toutes sortes, orgies remplissant les journaux « people », violences, cruautés , jeux. Mais à l’époque romaine déjà la décadence, ce n’était pas l’affaire des petites gens, tout comme aujourd’hui le terme aurait mieux pris s’il avait été employé dans un autre contexte….comme p.ex.les affaires de corruptions des grands groupes, les rémunérations faramineuses des banquiers. Nonobstant, la lancée de l’étiquette pour notre époque est peut-être de mise? Ce serait l’explication trouvée pour tant de phénomènes qui gênent, qui rendent incompréhensible certains comportements! A rechercher des parallèles on aurait de quoi broder: l’empire romain était devenu très grand, la querelle des chefs était assidue, meurtres et intrigues désignaient les détenteurs des rênes du pouvoir. Ce n’était pas la capacité de gouverner qui comptait, il paraît que même un cheval fut fait consul, en transfiguré certaines comparaisons pourraient être d’actualité! Mais honni soit qui mal y pense… la décadence romaine a duré plusieurs siècle.