Aide urgente
Le tremblement de terre à Haïti a une fois de plus révélé les grandes déficiences d’organisation pour l’aide humanitaire en cas d’urgence. Tout comme lors du Tsunami, qui a ravagé la province de Aceh en Thaïlande il y 5 ans, avec 160 000 morts, toute une région est sinistrée. L’urgence appelle les secours sur place…où ils auront du mal à se déplacer vu que les infrastructures ont été détruites. Le scénario était sensiblement le même, l’accès difficile, les cadavres jonchaient les plages, les analyses DNA avaient aidé aux survivants à retrouver leurs morts. L’aide spontanée avait bien démarré, les secours affluaient. Reproches identiques: mal organisée l’aide se faisait parfois attendre là où elle était le plus nécessaire. Les équipes étaient sensiblement les mêmes, les gouvernements, les Nations unies, les ONG pour l’aide humanitaire. A Haïti de nombreuses ONG étaient déjà sur place pour une lutte désespérée contre l’extrême pauvreté de cette partie de l’île. Après le Tsunami, n’aurait-on pas dû faire un « débriefing », pour envisager des améliorations possibles dans l’organisation? Pour établir une fois pour toutes qui fait quoi, répartir les charges, les responsabilités, selon les possibilités de chacun? Le partenariat pour l’aide urgente semble souffrir de l’orgueil du plus offrant: l’annonce publique est ce qui compte! Qui est le premier sur place! Alors que faire de l’affluence en grand nombre, s’il n’y a pas de place pour faire atterrir les avions, ni de routes pour acheminer les vivres et pas de pelles pour libérer des décombres les survivants éventuels? Le tremblement de terre en Iran à Ban en décembre 2003 avait fait 34 000 morts. Depuis la terre a tremblé de nombreuses fois, en Chine en Italie et ailleurs. Les études sismiques ne permettent à ce stade pas encore l’avertissement préventif. Le débat à ce sujet avait été entamé lors du Tsunami en Thaïlande. La fragilité du territoire de l’île du Pacifique était cependant bien connue par les spécialistes et les sismologues. La logistique dans ces cas est bien spécifique. La chance de trouver des survivants dépend du temps que prend le déblayage! L’extrême sensibilité d’une population déjà affaiblie par les querelles internes, l’instabilité politique, les clans, sans perspective d’amélioration, à la merci de dirigeants corrompus, était confrontée en outre à l’absence totale de gouvernance.
Aux équipes d’aide arrivant de l’extérieur se pose le problème d’organisation sur le terrain. Une structure de coordination pour la logistique permettrait d’éviter la déception de ceux qui ont besoin de l’aide, mais aussi le désarroi de tous ces idéalistes prêts à payer de leur personne. Cette fois encore la participation est généreuse, les collectes s’organisent avec concertation. La province thaïlandaise a trouvé son calme après la reconstruction. La chance que mériterait Haïti après cette catastrophe.