Islamique Banking, une réponse à la crise financière?
Photo grand format de notre ministre des finances avec les dignitaires des émirats. Il n’y a donc plus de tabou à nouer des relations plus intimes avec ces régions de la planète qui sont fières de leurs richesses. Les accords furent assez vite bouclés, le but en autres, d’avoir en dépôt des capitaux du pétrole. Pas étonnant que le gouvernement se déplace en personne avec la plus haute représentation possible. Les conditions étaient cependant claires: les capitaux en provenance de terres islamiques devront être traités d’après la loi de la charia . Il fallait donc introduire le système islamique dans les institutions financières. En sage prévision les gouvernements européens se sont tous appliqués, avec plus ou moins de zèle, à l’introduire, en enseignant le nouveau modèle aux universités, ensuite en créant les premières institutions. Une Banque Européenne d’investissement islamique et de nombreux établissements existent déjà dans les capitales européennes. Considérer la loi islamique en matière de finances comme une nouvelle trouvaille peut laisser perplexe, alors que dans d’autres domaines son nom est le plus souvent associé à des pratiques diamétralement opposées aux lois laïques et modernes appliquées en Europe. Mais il est vrai que lorsqu’il s’agit de la haute finance les jugements sont parfois différents. A y regarder de près, je lis que d’après les principes islamiques l’argent est considéré comme une simple monnaie d’échange. L’argent n’a pas de valeur en soi. Il ne peut y avoir de profit qui ne soit pas partagé. Le travail humain et l’initiative sont d’une valeur supérieure au bénéfice généré. Il ne peut y avoir d’exploitation de celui qui a besoin d’emprunter de l’argent par celui qui le prête, donc pas d’intérêts débiteurs, ni d’intérêts créditeurs. Le risque devra être partagé. Pas d’investissements pour des activités contraires aux principes de la religion. Et ce ne sont que quelques bribes d’un système profondément éthique et de grande valeur morale. D’ailleurs, les banques fonctionnant d’après ces principes n’ont pas connu la crise financière. Imaginons, pour le plaisir de la juxtaposition, un système de « christian banking » avec les grands principes des valeurs morales chrétiennes, aurait-on pu éviter les affres de la crise financière? Mais il est vrai que parler de morale et de finances ne rime pas toujours très bien ensemble. Parler de religion et de finances encore moins, sauf s’il s’agit d’une religion qui ouvre la porte aux capitaux du monde arabe…Pas de protestation de la liberté de conscience, ni de la parts des adeptes de règles pures et dures de laïcité dans le système public. S’inspirer des principes nobles de l’islamique banking pour construire une société plus juste et plus équitable, quoi de plus ingénieux! La charia pour redresser l’absence de règles et d’éthique dans le domaine des finances en Europe? Ou plutôt l’absence de l’application des règles! L’introduction des principes de l’islamique banking dans les grands centres financiers se justifie avec l’existence de grands capitaux dont l’économie européenne a besoin. Quant aux principes éthiques, reste à voir si leur application sera de longue durée.