L’avalanche de mauvaises nouvelles, l’effondrement des systèmes financiers auxquels confiance fut faite, parce qu’ils rapportaient gros, mais non parce qu’ils se fondaient sur des mécanismes ayant fait leurs preuves, en appelle maintenant à des interventions étatiques, à tort et à travers, c’est du moins l’impression que le citoyen lambda en retient. Scénario classique: les actions à la baisse, l’annonce de mauvais chiffres trimestriels, la hantise de la suppression de milliers d’emplois – et voilà comme par enchantement les vannes des trésors publics qui s’ouvrent. Au simple des mortels à se demander d’où vient soudainement tout cet argent! Qui ne connaîtrait pas les ministres du budget frileux à délier leurs bourses pour l’investissement en infrastructures, en recherches, en programmes scolaires et culturels, sans parler de tous les autres domaines où les finances publiques en étaient au compte goutte, alors cette disponibilité d’accorder soudain tous ces milliard d’euros pour consolider!? Ainsi états interviennent, non obstant les règles du pacte de stabilité, car la situation exceptionnelle justifie bien les mesures exceptionnelles…. Le scénario n’en est qu’à ses débuts, après les banques, l’industrie automobile, est en perte de vitesse, selon le modèle produit, car apparemment les petites voitures à petite consommation se vendaient bien. Et pendant ce temps des eurodéputés allemands et britanniques ont mené une sacré bataille pour conserver les privilèges des grosses berlines ….
Voilà maintenant le géant américain GM qui flanche en Allemagne…et comme par enchantement plus d’un milliard d’euros, sont déboursés…pour produire quelles voitures? On n’en apprend rien, car depuis l’annonce des chefs d’états et de gouvernements en mars 2007 de réduire les gaz à effets de serre, ne savait-on pas qu’il fallait y mettre du zèle à changer les chaînes de production, que le consommateur attendait la voiture propre, que les politiques menaient des combats d’arrière garde, pour masquer le manque d’investissement dans la recherche et l’innovation, appelée stratégie de Lisbonne dans le jargon européen! L’automobile et ses effets de dominos sur les fabrications en amont est un facteur clé pour le renforcement de la confiance…
Autre question du citoyen lambda: qui achètera ces voitures produites avec des garanties d’un état membre de l’UE alors qu’on apprend que les ventes ont déjà chuté de 20%!
Produira-t-on des modèles non-conformes aux règles écologiques, ou-bien, sait-on soudain s’adapter aux demandes d’une clientèle soucieuse du coût de la consommation? La crise a généré un interventionnisme malsain, dont il faut craindre les effets à long terme. Alors que le succès de la monnaie unique se base sur la discipline budgétaire commune des Etats membres, l’intervention des états dans l’économie se fait plutôt en une cacophonie de « chacun pour soi »!
Guerre économiques, sauve qui peut les grandes entreprises sur son territoire?
De quoi en appeler à une nouvelle institution: un gouvernement économique! Pourquoi faire? Pour trancher si ce sera plutôt l’automobile français, plus écologique apparemment, qui devra être soutenue, que la dépendance américaine enterre allemande? Voir pour faire en sorte que Airbus soit remis à flot! Ce que 4 gouvernements n’ont pas réussi, les 27 le réussiraient-ils? Et ce sont les même qui n’ont pas réussi à transposer la recherche en innovation, ce qu’on avait bien décidé en 2000 déjà au Conseil de Lisbonne.