Dans un contexte où l’économie européenne frôle avec la récession, l’Allemagne évoque à nouveau le risque de fuite CO2 et appelle à un système d’opt-out pour son industrie. La chancelière Angela Merkel a ainsi indiqué qu’elle ne cautionnerait pas «la destruction d’emplois allemands du fait d’une politique inappropriée sur le climat.»
Or la possibilité d’exonérer du système européen de quotas (ETS) les industries les plus polluantes est inscrite dans les propositions de la Commission. Elle prévoit en effet la rédaction d’un rapport pour 2009 puis la publication d’une liste des sous-secteurs industriels susceptibles d’être exemptés des obligations carbones. Mais pour la Commission, cette dérogation doit s’entendre uniquement dans des situations de fortes discriminations. De là à cautionner un opt-out …
La fuite carbone n’est pas le seul sujet de frictions : l’année de référence pour le calcul de la réduction des émissions CO2 est contestée , tout comme l’allocation des ressources du système ETS ou encore la part des biocarburants font également l’objet de débats.
Néanmoins, dans un avis du 22 septembre, les eurodéputés de la Commission ITRE ont partiellement rejoint les propositions de la Commission en rappelant la nécessité d’atteindre les 20% de réduction de GES d’ici 2020 et 30% en cas d’accord international.
L’exécutif européen répète depuis plusieurs mois l’intérêt de finaliser au plus vite le paquet Energie Climat. Sans accord interne, l’UE ne serait pas crédible dans les négociations internationales de l’après-Kyoto lors de la Conférence de Copenhague de décembre 2009.
C’est ce qu’a souligné le président française devant l’Assemblée Générale des Nations Unies, rappelleant que le souhait de la France et de l’UE est d’être un moteur pour la conclusion d’un nouvel accord mondial sur le réchauffement climatique.
La première phase du protocole de Kyoto expirera en 2013, et le sommet de Copenhague de décembre 2009 sera l’occasion de finaliser les négociations internationales sur le climat et les experts semblent en désaccord au sujet des conditions nécessaires à la réussite de ce sommet.