La constitution chypriote reconnaît les deux communautés ethniques grecque et turque mais ne reconnaît aux autres groupes sur son territoire que le statut de minorités religieuses.
Or les maronites, représentant 0,7% de la population chypriote et dont 97% ont été déplacés dans le sud de l’île en 1974, ne se considèrent pas uniquement comme un groupe religieux car ils partagent également une origine ethnique spécifique et une langue spécifique: l’arabe maronite.
Depuis 1993 la langue arabe maronite de Chypre figure dans le Livre rouge des langues en danger de l’UNESCO avec la mention ‘sérieusement menacée’. La religion catholique maronite de rite oriental de cette communauté est également menacée par l’effet de l’assimilation et la non-résolution du conflit entre le nord et le sud du territoire, privant les maronites du libre accès à leurs lieux de culte dans le nord.
Quelles sont les mesures prises par la Commission européenne pour assurer à la minorité maronite la protection de sa langue, de sa culture et de sa pratique religieuse ainsi que son droit à la pleine participation à la vie publique?
Réponse donnée par M. Barrot au nom de la Commission (20.5.2008)
La Commission soutient tout particulièrement le principe du respect des droits des minorités. La protection de la langue, de la culture et de la pratique religieuse ainsi que la promotion de la participation à la vie publique des personnes appartenant à des minorités relèvent du droit national. Dans les domaines qui ne sont pas du ressort de l’UE, il appartient aux États membres d’assurer la protection des droits fondamentaux en appliquant leur propre législation et en se conformant à leurs obligations internationales.
La Commission a pour politique d’encourager la diversité linguistique dans l’Union européenne, ce qui inclut toutes les langues parlées dans l’espace européen. À cette fin, elle compte largement sur la coopération des États membres, conformément à l’article 149 du traité CE. En outre, grâce au programme d’éducation et de formation tout au long de la vie, la Commission alloue des fonds aux projets destinés à promouvoir les langues moins répandues, comme la langue arabe maronite de Chypre. Enfin, la question du libre accès aux lieux de culte dans la partie nord de l’île souligne l’urgence de résoudre le problème chypriote. Dans la droite ligne de la position qu’elle défend de longue date, la Commission reste résolument attachée à soutenir tout effort des Nations unies à cet effet.