Le changement climatique et les énergies renouvelables
Le débat engagé est de taille. Après le rapport d’évaluation sur le changement climatique de centaines de scientifiques on ne peut plus nier que notre mode effréné à la consommation a besoin d’une révision. Le besoin croissant en énergie pour le confort, le chauffage en hiver et la clim dès qu’il fait un peu chaud, le transport individuel, et les autres déviations d’une société dite « de consommation » appellent à des alternatives. Et vu qu’il n’est pas envisagé de réorienter les besoins des citoyens vers les biens immatériels, les gouvernants ont choisi la voie des alternatives. Au moins ils ont été francs avec l’énoncé des perspectives: Dès à présent la mise en œuvre occupe le PE et les gouvernements nationaux. La décision de remplacer 10% des besoins en énergie par des énergies renouvelables est contestée, non tellement par l’objectif que par les moyens envisagés. Déjà il y a plaidoyer pour une réduction des objectifs.
Parmi les moyens envisagés les biofuels ont fait couler beaucoup d’encre. La coïncidence de la montée du prix pour les produits agricoles avec les initiatives de transformation des plantes en gazoil a déclenché un choc. Les réflexions du genre qu’on risquerait la famine au prix de fabriquer de l’essence sont à évaluer à l’échelle de leur véracité et d’une solution à long terme. Distinguer le vrai du faux sera en l’occurrence une obligation des décideurs et des informations au public. L’amalgame que la montée des prix des céréales serait en relation avec un transfert massif de l’activité agricole vers les biocarburants n’est pas prouvée. 2% du total de la surface agricole en Europe sont actuellement utilisées pour la culture de plantes pour fabriquer de l’essence. Au niveau mondial on est à 0,5%. Certes la déforestation des forêts vierges en Amérique du Sud est un autre sujet de discordes. En arrêtant complètement la déforestation on arriverait selon des experts confirmés à une réduction d’émission de CO2 de 10%. Et ceci ne vaut pas seulement pour les forêts d’Amazonie. Le but de la réduction est louable, quoique la question sera de l’atteindre avec des solutions qui assureront les stratégies de long terme! Et c’est là que bât blesse… On ne pourra rattraper les décennies depuis la première crise pétrolière en une seule: le fait d’avoir investi trop frileusement dans la recherche pour les alternatives se venge actuellement. Il sera donc essentiel de maintenir la pression pour engager la recherche d’alternatives pour le moyen et le long terme.
Parmi ces alternatives les biocarburants en sont une. L’énergie solaire en est une autre. Fortement subventionnée elle a pu s’installer sans donner encore les résultats escomptés. Là aussi la recherche pour une meilleure technologie laisse des perspectives très positives. Le retour à l’énergie nucléaire est devenu le choix de certains pays membres de l’UE. La Finlande, la Suède construisent de nouvelles centrales, la France est comblée avec son parc nucléaire, le besoin d’assainissement de centrales anciennes dans les pays d’Europe centrale coûteront des fortunes. Pour les résultats du réacteur de recherche Iter, il faudra attendre encore quelques décennies, et d’ici là le nucléaire n’est pas à placer parmi les renouvelables… Parmi les alternatives possibles consommer moins en serait une.
30% de la consommation actuelle serait comprimable par des mesures visant l’efficacité énergétique, ceci étant encore un objet de recherche pour améliorer les technologies. Mais dès à présent avec l’assainissement des bâtiments publics dans tous les États membres on réaliserait des économies notables. Et on relancerait les entreprises du bâtiment. Et on créerait des emplois. Vérité de La Palice, rien ne vaut l’action qui commence par soi-même. Mais il faudra encore sensibiliser les ministres des budgets à débourser pour consommer plus intelligemment ensuite.