Le rôle des femmes dans le dialogue interculturel?
C’est un sujet délicat à plusieurs facettes. Le pluralisme des cultures présentes dans les 27 pays membres de l’UE est à lui seul sujet à réflexions. Cette richesse de traditions et de croyances déploie des attitudes d’une grande diversité. La femme est au centre de leur transmission dans les foyers.
Quant à l’homme, il détient dans de nombreux pays membres encore les rênes du pouvoir. Le premier constat à faire sera donc l’état du dialogue interculturel dans les sociétés où les femmes ont pleinement accédé au pouvoir, où elles sont présentes parmi les décideurs à titre égal, ou du moins reconnues comme tel, et l’état de cette communication entre les citoyens où la femme vit dans les règles des anciennes traditions.
Les femmes ont des capacités inouïes de convivialité, de communication non-verbale, naturelle et intrinsèque que le seul fait d’en faire un sujet de politique volontariste les laisse incompréhensibles.
Et là, l’action de la Commission devrait se concentrer sur l’action en profondeur et sur le long terme de ses objectifs. Car suffit-il que les scientifiques se rencontrent et que les spécialistes font des échanges sur les divergences qui nous séparent et les points communs qui nous unissent?
Les grands-mères lithuaniennes et espagnoles que savent-elles, l’une de l’autre, ont-elles des choses en commun, se sentent-elles citoyennes de la même Union avec une meilleur communication, et une connaissance approfondie de l’histoire commune? Leur jeunesse se passait sous le communisme, ou la dictature. Le dialogue entre elles sera aussi l’apprentissage de leur histoire.
L’écart entre les genèses différentes de l’accès à la liberté et à l’autonomie ne s’estompe pas sans l’action délibérée, menée avec sensibilité et respect devant les différents modes de vie.
Le rôle des femmes sera essentiel pour le dialogue entre les religions. Ce sont elles qui font le lien entre l’essentiel, le vrai, et souvent elles qui subissent davantage les lois qui leur sont imposées.
Leur donner voie au chapitre sera donc essentiel pour les actions futures au Parlement européen. La Commission a entamé depuis des décennies le dialogue avec les chefs religieux. Le dialogue entre les confessions se réactive, persiste.
Leurs hiérarchies sont souvent très éloignées de l’univers féminin, par le cœur, l’empathie qui risque de faire les frais d’un monde essentiellement rationnel et technique. La paix entre les religions serait-elle peut-être à rechercher par ce dialogue de communication non-verbale.
Dialogue essentiellement féminin? Car à force de trop parler souvent, on n’écoute plus. Le dialogue, c’est aussi être à l’écoute de l’autre, entendre son message, essayer de comprendre ses sentiments. Certaines choses pourront être mieux exprimées par les femmes. Le dialogue des cultures devra être l’opportunité de mieux se comprendre, pour mieux vivre ensemble.