Les verdicts des analystes externes se rejoignent pour les secteurs de la santé et celui de l’éducation. En tête pour les dépenses dans les comparaisons avec d’autres pays, il n’en est rien pour la qualité des services. En équipement, nous sommes à la pointe, en qualité et en nombre d’appareils sophistiqués, capables de traiter la grande région, en appliquant la norme générale alors qu’en Allemagne, sur 1 million d’habitants, il suffit de sept équipements IRM, en France même de 4,7, le Luxembourg, s’en offre 11.
Pour l’encadrement et les services, c’est autre chose. Situation inverse pour l’éducation, le budget est surtout grevé par la masse salariale des enseignants, jamais assez nombreux, malgré la planification pluriannuelle faite pour mieux gérer la pénurie… Mais au moins, pour l’éducation, on gagne en réputation, on vient s’enquérir sur notre système scolaire. Même le Commissaire responsable pour le multilinguisme, le roumain (et non hongrois, comme titrait un grand quotidien), M. Orban a été plein d’admiration pour nos écoles. Et des directeurs de Suède sont venus, ainsi donc notre système ne serait pas si mauvais que ça… En tout cas, pour l’argent investi, il y a de quoi être fiers d’être à la pointe du progrès pour l’investissement dans la matière grise des enseignants…
Piètre situation pour la culture cependant – ou plutôt son budget! Car la culture se porte, à dos de cerf pour l’année culturelle, plutôt bien… A part quelques mauvaises odeurs de casino et Ko et les frustrations habituelles de certains! Apparence trompeuse, car 2007 touche à sa fin et comme pour toute entreprise réussie ce qu’il en reste sera plus déterminant encore que le succès éphémère d’une série d’événements. Déjà, les perspectives pour le coordinateur seraient assurées. Il reste en effet du pain sur la planche pour la région sans frontières. La Philharmonie se fait actuellement le phare et rassemble autour de ses programmes beaucoup de visiteurs de la région. Et Neumünster n’a plus rien à craindre des cassandres qui lui prédisaient le gouffre financier. Mais, ni comme à la santé publique, ni comme à l’éducation, le budget culture ne peut être arboré comme le résultat de superlatifs. Voilà pourquoi on y cherche la petite bête, les vices de forme et autres bévues administratives. Les petits ensembles, la plupart du temps gérés par des bénévoles, devront désormais être versés en droit du travail, et en comptabilité pour la gestion des maigre deniers que l’état leur accorde.
Jugés à la même jauge, n’y aurait-il pas autant à redire sur les gros budgets? Car en termes de qualité-prix, les progrès accomplis dans le domaine de la culture sont de taille.