L’enjeu de ce grand projet est de taille. Ce sera l’instrument du futur pour le guidage, pour l’observation de la terre, pour la prévention de sinistres comme les tremblements de terre, les éboulements, la recherche en météorologie. L’aviation pourrait en tirer profit, de même que l’encombrement des autoroutes pourrait être évité avec un meilleur guidage préventif. Certaines de ces applications existent déjà, sont commercialisées et dépendent d’un système de satellites… américain, développé pour la défense, comme internet. D’aucuns, américanophiles fervents, se demandent pourquoi nous aurions besoin de cet investissement, vu que le produit nous est offert gratuitement.
La technologie à développer, servira à assurer l’indépendance à l’Europe, à condition toutefois que la phase de développement soit une perspective d’avenir pour l’industrie européenne. 150.000 emplois nouveaux seraient à créer dans ces domaines de haute technologie. L’Allemagne n’a pas donné son accord, par principe, selon la version officielle, car le changement du budget pour la première année de son exécution, il aurait du rester inchangé jusqu’en 2013, laisserait prévoir bien des surprises. Les bruits de couloir disent que c’est parce que l’industrie allemande n’aurait pas eu son compte… Nouveau scénario Airbus? La Commission aura à faire preuve de doigté et d’intelligence. Déjà le système de la répartition de l’appel d’offre en lots, dont on ne pourrait cumuler plus de deux, mais exécutables en sous-traitance, laisse ouverte la question de la propriété intellectuelle, brevets et droit d’auteurs, ainsi que les conflits d’intérêts à éviter selon l’avis du Parlement européen.
Un projet directement bénéficiaire de Galiléo pourrait être le projet Sesar – Single European Sky Air traffic Management and Research. Lancé depuis novembre 2006, cette avancée technologique pour le guidage de l’aviation civile pourrait pallier au chaos qui s’installe dans les aéroports. Une société commune, constituée par Eurocontrol, l’Union européenne et un consortium réunissant l’industrie aéronautique, les aéroports et les compagnies d’aviation, a un an après seulement lancé ses premiers appels, et voilà que de grandes firmes américaines en seraient les gagnants… Un défi notable pour l’industrie européenne!