Présidant une audition sur la promotion de la mobilité des étudiants en Europe (employabilité, multilinguisme, ouverture) qu’elle avait organisée en partenariat avec la Fondation universitaire « Campus Europae » avec la participation du commissaire européen Jàn Figel, des députés européens et des représentants du milieu universitaire, Erna Hennicot-Schoepges s’est félicitée des progrès obtenus jusqu’à présent tout en exprimant un sentiment de légère « frustration » :
« Les problèmes de la mobilité des étudiants, a-t-elle déclaré, ne sont pas uniquement fondés sur une insuffisante reconnaissance des diplômes ou sur une absence d’intérêt des jeunes et des employeurs ; ils s’expliquent également par un « vacuum » de réglementations qui devraient permettre à l’étudiant de circuler plus librement dans l’Union européenne et surtout par des problèmes de financement ».
Elle s’est référée également aux résultats encourageants des négociations en cours avec le Conseil et la Commission sur le volet Education de l’IET (Institut européen de technologie), et notamment sur la question de la portabilité des bourses des chercheurs et des étudiants, sur laquelle le Parlement s’était exprimé favorablement.
Pour sa part Doris Pack s’est félicitée du succès du programme Erasmus mais a remarqué qu’il ne concerne qu’une « élite » d’étudiants. En effet les crédits sont limités et les étudiants qui n’ont pas d’argent ne peuvent tout simplement pas envisager d’étudier à l’étranger. Pour faire face à ce problème, Doris Pack a suggéré que diverses sources de financement soient combinées : nationales, européennes et surtout provenant du secteur privé.
Le Commissaire européen à la culture, à l’éducation, à la jeunesse et aux sports, Jàn Figel a exposé le lien étroit existant entre le processus de Bologne (qui vise à créer une « Espace européen de l’enseignement supérieur ») et le processus de Lisbonne (qui a pour but de transformer l’UE en « économie de la connaissance la plus compétitive du monde »): l’éducation étant une condition essentielle à l’embauche après les études. Mais l’éducation va au-delà de l’employabilité, car il ne faut pas oublier l’enrichissement personnel et culturel qu’offre la mobilité. Le Commissaire a cité le modèle luxembourgeois qui prévoit la portabilité complète et inconditionnelle des aides et des bourses. Il a souhaité que la mobilité puisse être partout la règle en Europe et ne soit pas limitée à certains étudiants.