Et pour y aller vraiment il n’arrête pas de surprendre. Sa descente sur Bruxelles était innovante à plus d’un titre. Au moins il a eu la franchise d’avouer qu’il a un problème, qu’il y a une échéance, une promesse que se sont donnée les Etats de l’Union européenne, de ne pas s’endetter outre mesure pour sauver la stabilité de la monnaie commune. Et si Nicolas Sarkozy prend au sérieux l’engagement de son prédécesseur vis-à-vis des partenaires européens ça mérite une reconnaissance.
Les autres membres de l’Eurogoupe auront remarqué que le principe de l’aveu et de l’honnêteté est encore la meilleure façon de se tirer d’affaire. Avouer – dès le début de sont quinquennat – qu’il ne saura tenir la promesse de revenir à l’équilibre budgétaire en 2010, qu’il y arrivera seulement en 2012, alors qu’il vient de décider des réformes qui coûteront cher, c’est franc et correcte, non ?
C’est exactement le scénario pour lequel certains adversaires du pacte de stabilité ont jadis plaidé ! C’est la ligne soft face à la rigueur teutonique, retenue à l’époque pour épauler l’Euro vis-à-vis du Mark. En effet, le Franc n’était pas la monnaie réputée pour sa stabilité … Pas étonnant que les états d’âme à l’égard des sacro-saintes règles de la stabilité monétaire ne soient pas de la même valeur historique. Comment donc accueillir un tel hôte malencontreux qui vient avec une désarmante franchise avouer qu’il ne fera pas ses devoirs à domicile ?
Comment en effet ne pas penser à ceux qui se sont fait renvoyer par Bruxelles pour bien moins parfois ! Et que dire à ceux qui se sont pliés à la promesse, par l’introduction de mesures impopulaires pour contenir la charge de leur dette publique ?
Le message semble avoir passé : en dépit de l’annonce qu’il n’y aurait pas de conférence de presse commune, l’harmonie semblait rétablie après la réunion. Le Président de la République française a pu s’expliquer devant la presse, élucider sa profonde conviction que ses mesures coûteuses relanceront l’économie de la France et faire état de sa bonne foi.
Aurait-il peut-être convaincu les adeptes purs et durs du Pacte de Stabilité ? Sera-ce l’invitation à la Valse pour d’autres d’en faire autant ? Les chefs, seulement au rendez-vous à Bruxelles pour les grandes occasions, viendront-ils défiler ou modifiera-t-on les règles strictes ? En tout cas Nicolas Sarkozy a réussi à s’imposer, à s’inviter et à sortir de l’embarras son budget et ses promesses électorales… Exemple à suivre ???