Mme Hennicot-Schoepges ouvrira le colloque en présidant le premier panel composé du Professeur Albert Jacquard, de Monsieur Edmond Israël et de Monsieur Mario Hirsch.
Il y sera question de l’être humain, de sa place dans le nouveau siècle et de son intégration en terre d’accueil.
Le coordinateur Hassan Ajerar :
« A l’heure où l’intégrisme, l’intolérance et la violence font un retour offensif dans bien des régions du monde. Toutes les raisons d’une mobilisation massive en faveur de la mise en dialogue de notre diversité créatrice se trouvent réunies.
Nous vivons aujourd’hui dans une situation paradoxale : la diversité culturelle est largement répondue. Sa réalité est reconnue. Tantôt considérée comme une menace, tantôt comme une chance. C’est la reconnaissance de ce dialogue interculturel et interreligieux quotidien comme principe fondateur qui doit être affirmé et préservée. De surcroît, il existe entre la diversité et le dialogue une relation interactionnelle. Le dialogue interreligieux, longtemps confiné dans la sphère privée par l’idéologie matérialiste et laïque dominante, est devenu un enjeu central pour la solution et même la simple compréhension des grandes questions internationales actuelles : paix, développement, droit de l’homme et démocratie. Elle se manifeste à travers l’émergence de l’enjeu éthique sur ces questions que par la référence explicite ou implicite au facteur religieux dans la plupart des grands conflits actuels. La nécessité de concevoir un grand chantier du dialogue interreligieux et interculturel est vitale. Organiser un tel colloque à Luxembourg- ville, c’est déjà poser, en termes historiques et symboliques forts, les jalons de la problématique qui nous rassemblent, de répondre au besoin de contact, d’interaction, d’innovation, d’échange, sur un pied d’égalité, et donc, de tolérance.
Promouvoir le dialogue entre les cultures et les religions nous paraît la condition sine qua non pour instaurer la paix, non seulement au niveau mondial, mais aussi aux niveaux national et régional.
L’homme était un au début. Aujourd’hui, il est tout à la fois un est multiple, riche des cultures des cinq continents, obligé d’inventer les règles de leur coexistence, de leur harmonie, la reconnaissance des normes et des principes éthiques qui devront ouvrir des espaces d’un vrai dialogue . La tâche peut paraître immense. Mais elle est également la seule qui puisse engendrer la paix entre les nations.
Pour débattre du problème de la définition du dialogue entre les cultures et les religions dans un contexte conceptuel et historique déterminé ; les ambiguïtés relatives à la compréhension de son contenu, son orientation éthique ; les moyens de le mettre en œuvre ; nous avons la chance et le privilège d’accueillir à nos côtés une pléiade d’intellectuels : philosophes, théologiens, sociologues, scientifiques, politiques.
A la croisée de ces différentes disciplines, notre colloque ouvrira des voies de réflexions multiples, offrant une vision élargie et foisonnante en affirmant la voix de l’humanisme , la puissance de la démocratie et la solidarité qui unit tous les hommes, contre les forces de haine, de rejet et d’incompréhension. Tel est le sens, tel est l’enjeu du dialogue des cultures, du partage des cultures et de notre colloque. »