Evoquant les objectifs de Lisbonne, Mme Rodrigues a constaté un effort vers plus de convergence en matière d’éducation mais estime que le processus n’a pas atteint tous les résultats espérés. Des efforts supplémentaires devront être fournis pour aller au-delà des objectifs de 2010 en continuant d’utiliser la méthode ouverte de coordination. La Présidence portugaise organisera plusieurs conférences, notamment sur la formation des professeurs, les nouvelles missions des écoles, l’apprentissage formel et informel, a-t-elle affirmé.
Les deux priorités poursuivies en matière d’enseignement supérieur, dont a la charge le ministre Mariano Gago, sont la réforme et la modernisation des universités, d’une part, et le renforcement de la mobilité des étudiants et des enseignants, en particulier via la relance programme Erasmus, d’autre part. La Présidence portugaise juge essentiel d’établir de nouveaux objectifs ambitieux pour les universités.
Plusieurs Etats membres ont déjà mis en oeuvre des réformes dans l’enseignement supérieur, et il convient de partager les expériences, a souligné M.Gago. La mobilité des étudiants est l’une des plus grandes sources de construction de l’Europe par ses citoyens, a poursuivi le ministre. La célébration cette année du 20ème anniversaire d’Erasmus sera l’occasion de débattre des défis du programme et de la nécessité d’élargir la base sociale de la mobilité des étudiants en Europe pour que tous les jeunes puissent profiter des avantages de la mobilité, quelle que soit leur condition sociale. M.Gago compte également initier une discussion sur la seconde édition du programme Erasmus Mundus, présentée par la Commission la semaine dernière.
Après ces exposés, plusieurs députés ont demandé aux ministres de rester vigilants sur plusieurs points: Vasco Graça Moura (PPE-DE, portugais) a évoqué la clause, dans le programme Erasmus Mundus, visant à réexpédier chez eux les étudiants étrangers qui ont terminé leur cursus, alors que d’autres Etats dans le monde (les Etats-Unis, par exemple) ne se posent pas cette question. Hannu Takkula (ALDE, finlandais) a souligné la nécessité de voir à plus long terme et d’envisager déjà des objectifs pour 2020. Christa Prets (PSE, autrichienne) a ensuite demandé quelle importance la Présidence portugaise allait accorder au cadre européen de qualifications qui porte déjà ses fruits dans plusieurs Etats membres. Le risque de voir un frein à la mobilité des étudiants pour des questions de restrictions budgétaires a également été évoqué par la députée ainsi que par Doris Pack (PPE-DE, allemande). La Roumaine Viorica Moisuc (groupe Identité, Tradition, Souveraineté) s’est inquiétée quant à elle d’un appauvrissement dans la formation des enseignants et a demandé un débat sur la qualité et les performances dans les programmes scolaires. Elle a également parlé de la problématique de la reconnaissance des diplômes des Etats membres par les Etats voisins.
La ministre de la Culture Isabel Pires De Lima a ensuite exposé son programme en matière de culture. La ministre voit 2007 comme le point de départ d’un nouveau cycle, grâce au Sommet de printemps qui a reconnu officiellement, pour la première fois, l’importance des industries du secteur culturel pour la réalisation des objectifs de Lisbonne. Dans cette optique, elle accordera une importance toute particulière à la communication de la Commission sur le rôle de la culture dans le processus de construction européen, qui fixe des priorités pour un consensus entre les Etats membres et prévoit de fixer un nouvel agenda de travail avec une évaluation des résultats. Le Portugal organisera un forum du 24 au 26 septembre à Lisbonne sur cette réflexion, dont les résultats seront présentés aux responsables politiques, qui pourront alors influencer leur plan d’action.
Le rapprochement de l’Union européenne avec d’autres régions du monde, en particulier avec l’Asie, en matière culturelle, sera également une priorité du Portugal. Mme De Lima va aussi lancer une campagne de sensibilisation en vue de préparer « 2008, l’année du dialogue interculturel ». Un débat sur les points cruciaux que représente cette initiative pour les différents Etats membres sera organisé en ce sens.
Le député Graça Moura a souligné l’importance d’une réflexion sur le dialogue interculturel et mis en exergue la nécessité de protéger le patrimoine culturel européen, mis en danger par l’évolution des technologies. Selon lui, la Convention de l’Unesco ne vise qu’à protéger les intérêts français et n’est pas une réponse en soi. Hannu Takkula a évoqué pour sa part la nécessité de protéger les minorités linguistiques telles que les Roms et demandé des idées pour augmenter le budget consacré à la culture. Enfin, l’Allemande Ruth Hieronymi (PPE-DE) a souligné la nécessité de trouver un juste équilibre entre la protection de la diversité culturelle et la protection des enjeux économiques pour les biens culturels.