Le Commissaire Frattini a récemment fait part de son projet de directive concernant la ‘Carte verte européenne’ pour attirer les travailleurs non-ressortissants les plus qualifiés et leur permettre de résider pendant cinq ans dans l’Union et de circuler sans visa.
Nous avons appris en novembre dernier grâce à une étude commandée par la Commission qu’il y a sur le territoire de l’UE 5.8 millions de citoyens européens représentant 3.1% de la population active et pesant €654 milliards de chiffre d’affaires. Ces professionnels travaillent en toute légalité et pourtant sont traités comme des clandestins dans beaucoup d’EM. Je veux parler des artistes et des professionnels du spectacle.
Nous sommes nombreux à apprécier d’aller au concert, au théâtre ou au cirque. Mais au moment où notre heure de loisir s’achève, le travail des artistes continue pour quelques applaudissements, souvent un salaire de misère et presque toujours des tracas dans les couloirs de l’administration des impôts et de la sécurité sociale.
Je félicite donc le rapporteur de mettre la lumière sur les coulisses de ces professions sans répit. Mais nous n’en sommes pas à notre premier essai hélas ! En 1992 Doris Pack a élaboré un rapport très complet sur la situation des artistes dans la CE. Puis il y a eu le rapport de Mme Da Silva en 1999. Et que dire des initiatives des organismes culturels visant à favoriser la mobilité et la reconnaissance du statut des artistes notamment dans le cadre de l’année de la mobilité.
Ce rapport n’est pourtant pas un aboutissement mais un départ. A ce jour, l’UE s’est engagée devant l’assemblée des Nations unies à protéger et à promouvoir la diversité des expressions culturelles ; la Commission a publié une étude démontrant l’importance économique mais aussi les effets sociétaux multiplicateurs de la culture ; et le 10 mai dernier, la même Commission a publié son agenda stratégique pour la culture. Et au moment où nous discutons de la révision du traité Constitutionnel, nous savons que l’Europe ne peut plus se faire sans la culture.
Nous sommes donc parés pour agir et nous devons nous dépêcher de mettre en place les mécanismes pour favoriser la mobilité des artistes et encourager la reconnaissance de leurs statuts. Ce n’est pas chose facile mais nous n’avons pas choisi de bâtir l’UE pour nous reposer. Alors j’urge les EM et la Commission à accorder leurs violons et à s’attaquer aux innombrables problèmes techniques et pratiques que rencontrent les artistes sans attendre.