La situation en Europe est diverse allant de l’usage et de la revente autorisée (Pays-Bas) à l’interdiction de la « présentation sous un jour favorable » des substances stupéfiantes (en France). En Finlande le cannabis est interdit. En Espagne la vente de graine est légalisée depuis 2006. Le Danemark n’interdit pas expressément la consommation, mais toutes les autres opérations, vente, livraison, transformation, possession, …
En Belgique la loi du 2 juin 2003 concède la tolérance pour la culture limitée à une plante femelle par consommateur et plus d’arrestations ni de procès-verbal pour les consommateurs possédant moins de cinq grammes de haschisch.
On constate donc de fortes différences entre les législations alors qu’il existe un plan d’action anti-drogue, une administration, l’observatoire européen des drogues et des toxicomanes et qu’un plan d’action pour 2005-2008 a été décidé par les chefs d’Etats en 2004.
Les expériences du passé ont toutefois prouvé que les politiques répressives n’ont pas endigué le fléau, la criminalisation ayant ajouté de graves problèmes pour les toxicomanes. L’inefficacité pourrait être démontrée par l’accroissement du nombre de toxicomanes. Même la reconversion des producteurs en Colombie, en Afghanistan ou en d’autres endroits n’a pas réussi encore que des saisies notables ont été annoncées comme grands succès de la coopération internationale.
La révélation scientifique que les drogues douces sont nocives, que leur consommation régulière entrave les capacités intellectuelles confirme ceux qui s’opposaient à une libéralisation … encore que la pratique courante y équivaut presque et que nombreux sont les jeunes qui ignorent même la loi à tel point qu’ils ne se croient pas fautifs en revendant quelques joints.
Le colloque a été organisé par l’association pour la santé au travail du secteur financier. Est-ce le souci légitime pour la santé des employés de banque ? Le phénomène inquiétant pour les patrons est l’instabilité d’une main d’œuvre jeune, soumise au stress d’une profession exigeante.
Une bombe à retardement, telle a été la qualification d’un des experts. Les scientifiques sont unanimes sur l’effet nocif du cannabis sur le développement du cerveau. Le risque de la schizophrénie est triplé, de graves déficiences des facultés réceptives, telles que la vue, l’audition, la concentration sont prouvées. L’arrêt de la consommation ne rétablit par immédiatement ces dommages, dont certains seraient irréversibles. Le discours à la banalisation est donc irresponsable. Réconfortante fut la parole du ministre de la santé Mars di Bartolomeo : en dépit d’être en porte-à-faux avec certains de ses collègues de parti, le ministre promet de mettre fin à cette banalisation. « L’on ne peut pas combattre la cigarette et l’alcool et se taire sur les effets de la consommation de haschisch ». Courage louable, dont on doit espérer l’extension au niveau européen. Car en dépit de la volonté exprimée pour une stratégie commune dès 1995 pour trouver une réponse commune centrée sur la réduction de la demande et de l’approvisionnement et sur la lutte contre le trafic illicite, les législations se contredisent et vue l’ouverture des frontières, le petit commerce en provenance des coffee shop néerlandais fleurit… encore.
L’Union européenne a bel et bien réussi l’interdiction de fumer en des lieux publics par la directive de 2001 qui vient d’être transposée dans les législations nationales, ce dont les ministres de la santé peuvent revendiquer leur part de gloire, alors que le pas décisif a été entamé par l’Europe, ce qu’ignorent de nombreux citoyens.