Un Président, sera-t-il encore au-dessus de la mêlée après avoir fait le corps à corps dans la tranchée du marasme électoral? Elu – il (ou elle) devra toujours « faire avec » l’autre, si l’intention de réformer le pays se traduit en action politique. Et déjà la campagne a déraillé, les mots et les accusations formulés, lors de meetings à l’américaine, resteront dans la mémoire. Les candidats les auront peut-être classés sous le genre de l’échauffourée inévitable dans le combat politique. Mais les électeurs eux, qu’en penseront-ils, une fois le choix fait et assumé? Car il y a un après pour toute campagne. Et cette vie d’après le vote n’a pas été prise en compte par les spécialistes en relations publiques. Ni la violence des affrontements. Un mot de trop peut faire déborder la colère populaire, de même que l’attitude « law and order » est un signal qui suscite parfois un zèle malsain chez ceux qui en devraient être les garants.
En tous cas la société productrice du Kärcher, instrument de nettoyage performant et efficace, a initié la protection du nom de son produit. Elle a annoncé qu’à l’avenir elle citerait en justice tous ceux qui utiliseraient le nom de la machine à nettoyer pour décrire des intentions xénophobes ou racistes. La firme allemande, fondé en 1935, est présente dans 160 pays et elle s’est distinguée par de grandes entreprises de nettoyage de monuments dans le monde entier. Les avertissements ont apparemment été adressés par lettre à tous les candidats. Mais déjà la vulgarisation s’est emparée du nom-propre, pour le
transformer et le retenir peut-être un jour au Petit Robert ou au Grand Littré.
Ainsi la campagne laissera une trace, mémorable rappel d’un profond malaise. Qui le prendra en charge, une fois la (le) président(e) élu? Elle, qui a déclaré à Libération : c’est moi la candidate, c’est sur moi que reposent les responsabilités. Je serai responsable de ce qui arrivera. »?
Grande parole de Présidente, prononcée dans le contexte de la constitution européenne!
Une cheffe qui assume. Tout? Du moins en ce qui concerne l’Europe? La France aura son mot à dire dans cet autre grand débat, qui commencera le jour même de l’élection, car il reste peu de temps à la chancelière allemande.
D’ici là encore maintes surprises, la campagne n’est pas encore terminée et l’électeur n’a pas dit son dernier mot! Votera, votera pas?!
Encore une attente, un impondérable – dépendant parfois du beau temps ou du mauvais. Sauf la certitude que ceux qui se sentaient visés par la machine à nettoyer, eux, ils voteront….