Si à la pénurie de logements à bon marché une réponse rapide doit être donnée, le pouvoir public sera donc obligé de jouer un rôle plus actif dans le secteur immobilier. Les communes sont visées en premier lieu, réticentes, parfois trop, à s’engager dans une politique de lotisseur. La liste des maires qui n’ont initié aucun projet de logement social donnerait d’étonnants résultats, souvent la parole est vive, même virulente, les actes cependant, minimalistes. Pourquoi ce manque d’intérêt, expliqué avec l’excuse qu’il n’y a pas de terrain disponible – alors que pour construire piscines, hall de sports et terrains de foot, il y en a? D’ailleurs, les communes devront-elles se substituer à l’investisseur privé?
L’absence de logements locatifs est un vrai problème pour les jeunes. Le prix des loyers reste inabordable, même pour des salaires moyens, les conditions de l’accès à un contrat de bail, avec plusieurs mensualités à payer d’avance en plus d’une garantie locative, une entrave non négligeable. Et le rôle des agences immobilières intervient pour le prix – fixé selon la loi de l’offre et de la demande dit-on – avec une rémunération généreuse pour l’entremise de l’agence qui s’occupe de tout. Car souvent, les propriétaires ne veulent pas assumer ces relations, parfois chargées de conflits préprogrammés, avec leurs locataires. En tous cas, ils deviennent de plus en plus rares, les propriétaires soucieux du bien être de leurs locataires et aux petits soins pour leurs réclamations! Des relations humaines dégradées de part et d’autre n’ont pu être estompées, ni par la réforme de la loi sur le bail à loyer, ni par celle des commissions locales supposées à jouer les médiateurs en cas de conflit. Serait-ce une des causes pour les appartements et maisons vides, dont le nombre devrait d’ailleurs être rendu public par localité?!
Le gouvernement estime qu’une taxe imposée de 600 € à partir de la 3e année par logement non occupé amènera un revirement de la situation. Pour certains cas, peut-être, pour d’autres, le calcul se fera certainement en fonction de l’impôt à payer en cas de location en y ajoutant les charges pour rénovations et adaptations nécessaires. Car de nombreux logements vides sont vétustes, dégradés, et notamment les centres ville s’en ressentent. Pourquoi ne pas les louer à bas prix avec l’obligation pour le locataire de les restaurer en bonne et due forme, en location/vente, modèles qui ont fonctionné dans d’autres pays?
Pour remédier à la pénurie pour les locataires à bas et moyen revenu et les cas sociaux à la fois, les constructions dont les communes sont sensées prendre l’initiative, devraient garantir la mixité sociale, la répartition juste, éviter les problèmes de cohabitation, et la gestion du moyen et long terme pour l’entretien.
Là ou l’économie de marché et la liberté d’entreprendre ne fonctionne plus, les pouvoirs locaux seraient obligés à intervenir? En ont-ils la compétence? Dans le microcosme luxembourgeois, le rétablissement d’une bonne relation humaine entre propriétaire privé et locataire serait de mise. Et les communes, en exécutant consciencieusement et rapidement leurs plans d’aménagement, pourraient, dès à présent, inciter à de nombreuses constructions privées.
Sinon, quelle autre alternative à la réponse collectiviste?