Née de la communauté du charbon et de l’acier, la première structure supranationale, dont le traité a été la « Haute Autorité », établie à Luxembourg dès 1953, signé à Paris en 1951, a préparé le terrain pour le futur Traité de Rome. L’objectif premier en était la création d’un marché commun généralisé et la création d’une communauté de l’énergie atomique.
Après l’échec de la communauté européenne de défense, à laquelle la France, par le vote négatif de l’assemblée nationale en 1954, s’opposait, le pas vers une Union plus large que le seul marché du charbon et de l’acier, fut donc fait en 1957.
Visionnaires, les chefs des gouvernements de l’époque ont conjugué leurs moyens et leurs capacités de recherche pour l’énergie. Certes, l’énergie atomique utilisée à des fins pacifiques, était la technologie nouvelle du 20e siècle. Œuvre de paix, l’Union des six se préoccupait du nucléaire, en pressentait les dangers et le potentiel dans son utilisation pacifique. Un demi-siècle plus tard, l’énergie est devenue un problème majeur pour le développement économique des 27 pays membres. Non pas que les pères fondateurs n’eussent pas mis en commun dès le début leur volonté d’assurer l’approvisionnement en énergie, toutefois, l’opposition publique à la technologie retenue, n’a pas empêché que le bilan énergétique ne puisse faire abstraction du nucléaire. Pour le remplacer à court terme, il est évident que la recherche d’alternatives devra être renforcée.
À première vue, l’on peut se demander pourquoi depuis le choc pétrolier des années ’70, l’Europe n’a pas investi plus dans la recherche d’alternatives. Le gouffre qui sépare les grands pays dans leurs attitudes face au nucléaire, explique bien la difficulté de trouver un accord, l’unanimité pour les décisions sur la politique de recherche étant la règle. Les alternatives ne sont pas toutes sans contestations! Ainsi, les gisements de charbon de pays, comme la Pologne, seraient des ressources, avec toutefois un bilan négatif quant aux émissions à effets de serre. Les grands parcs d’éoliennes prévus en mer du Nord, suscitent la contestation des océanographes, les fuels bios, pour remplacer le carburant pour les voitures, ont fait leurs preuves, et d’autres exemples pourraient être cités. Les nombreuses alternatives n’éviteront cependant pas à réfléchir sur les économies à faire pour les moyens de transport et le chauffage des bâtiments.
À considérer le litige qui oppose certains gouvernements, dont celui du Luxembourg à la Commission européenne pour ne pas avoir respecté les accords sur la réduction des émissions à effet de serre, il serait plus facile de plaider le dossier devant la Cour de Justice européenne, si la contrepartie en économie dans les secteurs nommés était exemplaire!
Mais loin de là, la consommation n’ayant pas été réduite, l’action politique pour favoriser le transport en commun n’a pas encore abouti. Nous avons beau être les champions en photovoltaïque, subventionnée avec démesure à l’époque, le fait d’être un mauvais élève en la matière risque maintenant de retomber sur la tête de l’industrie. À voire si le cent sur le carburant proposé par le parti socialiste européen nous sauvera…