La directive visant à la coordination de certaines dispositions législatives, réglementaires et administratives des Etats membres relatives à l’exercice d’activités de radiodiffusion télévisuelle de 1989, autrement appelée directive « télévision sans frontières » et dont la révision est en cours, n’a jamais réalisé son objectif, à savoir un grand espace de médias divers et au moins européen, avec Euronews, la chaîne européenne, dans tous les Etats membres. Sa refonte a rencontré les objections de ceux qui veulent faire respecter avant tout leurs propres règles nationales et obliger les diffuseurs à toutes sortes d’interdits, motivés par la sauvegarde des bonnes mœurs et la protection des spectateurs… devenus apparemment tous des mineurs sans jugement propre.
Ouverture pour les productions, fermeture pour la réception de ce qui devrait être une industrie de pointe, véhicule de la diversité des cultures et des langues.
Paradoxe, la commission s’apprête à charger un commissaire de l’unique compétence du multilinguisme. Compétence des Etats membres – sauf pour le fonctionnement des institutions – a-t-on cru! Nenni, car la nouvelle stratégie pour le multilinguisme s’accapare aussi des langues non officielles, régionales, nationales, minoritaires. Ce disant, il ne restera plus d’autre choix que d’introduire une demande formelle pour que le luxembourgeois soit reconnu comme langue officielle! À entendre parler le gaëlique dans l’enceinte du Parlement européen, alors qu’il ne l’est même pas au parlement irlandais, les députés luxembourgeois seraient-ils les derniers des mohicans, à prêcher raison et retenue? Et quand nous y sommes avec le « Roude Leiw » allons-y franchement avec notre langue nationale, reconnue part tous, même s’il faudra changer le traité. Raisonnable? Non, certes, on a d’autres chats à fouetter, et par ailleurs, ces discours de repli vers le régional et minoritaire cachent mal la peur de l’autre.
L’esprit d’ouverture à un grand espace économique et culturel est absent de ces réflexes de protectionnisme pour ne pas employer d’autre mot.
Une cinquantenaire mal en point?
Un sérieux lifting des stratégies politiques s’impose. Va encore s’il n’y a pas de pilote dans l’avion, s’il y avait au moins un satellite à en faire le guidage…