L’objet de la conférence ‘rights and wrongs – the UNESCO Convention on the Protection of the Diversity of Cultural Expressions – one year after’ était d’analyser l’impact de la Convention de l’UNESCO à travers le regard des parties prenantes issues du monde politique et culturel.
Erna Hennicot était invitée à modérer les débats dans un panel réunissant l’écrivain autrichien Ludwig Laher et Joachim Kettel, artiste et professeur à l’université de Karlsruhe.
En décembre 2006 la plupart des pays européens auront ratifié la Convention de l’UNESCO pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles qui dès lors atteindra le seuil des 30 pays signataires nécessaire pour son entrée en vigueur. Actuellement 18 pays ont ratifié ce qu’il convient d’appeler le premier texte de loi international sur la culture et qui sera effectif d’ici le printemps 2007.
Seuls deux Etats restent ouvertement réfractaires à la ratification de la Convention : il s’agit des Etats-Unis et d’Israël. Il convient cependant de tempérer ‘le travail de sabotage’ attribué aux USA dans le dossier que d’aucuns ont déjà nommé le Kyoto de la Culture. Car si d’une certaine manière cette convention est perçu comme une Convention contre l’hégémonie culturelle américaine, il faut considérer qu’une partie de la société civile américaine réclame une politique culturelle publique.
L’Union européenne qui s’est engagée très activement dans l’élaboration de cette convention, se trouve dans une situation paradoxale. La culture n’étant effectivement pas du domaine des compétences de l’UE et les budgets consacrés à la culture se voyant sensiblement diminués dans la plupart des pays européens, il convient de s’interroger sur de nouvelles méthodes d’organisation et de coopération culturelles pour que ce premier outil international de la culture puisse servir à renforcer le rôle de la culture dans l’Union et ailleurs.
L’Allemagne qui aura la présidence de l’Union à partir de janvier 2007 s’évertuera à élaborer avec la société civile le premier ‘draft agenda’ visant à la meilleure mise en œuvre de la Convention. A ce propos une conférence sera organisée à Essen (capitale européenne de la Culture 2010) organisée par le comité allemand de l’UNESCO représentée par Christine M. Merkel.
Erna Hennicot a salué les efforts entrepris par le Luxembourg pour faire aboutir les négociations afin que la Convention puisse être votée en octobre 2005 sous sa présidence. Elle a ensuite rappelé que dans un monde global, mobil et digital complètement ouvert il convient de ne pas sous-estimer cette Convention qui peut servir à bien des égards le projet de Constitution européenne durant la présidence allemande et auquel Angela Merkel tient à donner une importance particulière.
‘La culture doit devenir une pensée transversale et pour cela faire partie intégrante de l’éducation’ ! Ceci permettra de rendre aux systèmes d’éducation une juste place qu’ils semblent avoir perdue au profit du barbarisme employabilité !
Il faut par ailleurs que les acteurs culturels se serrent les coudes et acceptent de collaborer afin pourquoi pas de créer un greenpeace de la culture dans un proche avenir. Ceci sera une bonne façon de résister à ce que les politiques apprécient le plus dans le domaine culturel : diviser pour mieux régner. Elle a cité l’exemple de la grande région comme une bonne pratique de la transversalité culturelle.
Erna Hennicot a enfin souligné le soutien dont tous les acteurs doivent bénéficier pour être plus mobiles au sein de l’UE faisant l’écho des discussions entreprises en début de mois à Helsinki concernant la mobilité des artistes.
pour plus de renseignements : http://www.diversite-culturelle.qc.ca