Le premier vol de l’engin, son élégance et les images de son lancement ont semblé le début de cette nouvelle ère, Galileo, autre grande entreprise commune venant confirmer que le savoir faire de la recherche européenne venait de s’émanciper.
La débâcle financière d’Airbus, ou plutôt le comportement douteux de certains dirigeants, ont été une première alarme. Tout en sachant que les participations financières dans les grandes entreprises ne sont pas toujours de la dernière transparence, on pouvait croire que le volet industriel n’était pas perturbé outre mesure par cette valse des grands patrons.
Autrement plus grave, le constat actuel que le modèle de la coopération décentralisé ne semble pas fonctionner. Les entreprises n’ont-elles pas réussi l’effort de la répartition des tâches? Les forces vives n’ont-elles pas su relever ce défi? Car si les Etats Membres ont depuis maintenant bientôt 50 ans, avec des hauts et des bas certes, réussi à organiser l’harmonisation de certaines règles communes, les critiques venant du secteur privé ont plus d’une fois fusé à l’attention de la lenteur des résultats des responsables politiques.
Airbus, c’est à coup sûr une dure déception. Mais vient aussi que Galileo accuse du retard. Ce qui serait encore un autre échec, aussi dans un domaine d’avenir avec la perspective de créer 150.000 emplois nouveaux.
Fâcheux si les grands groupes industriels n’arrivent pas à s’entendre. À quoi bon créer un grand marché intérieur s’il en reste que le « chacun pour soi » reste la règle? L’avenir commun de l’espace européen dépend de son positionnement par rapport à d’autres économies mondiales. La politique aurait-elle mieux réussi que les patrons du privé? Ou bien y a-t-il aussi un apprentissage à la globalisation qui doit se faire avec de nouveau modes de mobilité entre les entreprises?
Et l’Institut européen de technologie proposé par le Président Barroso ne pourrait-il pas être l’instrument pour l’organiser?