La sécurité dans l’aviation civile est bien aussi un thème européen et en 2004 les pays membres ont adopté la législation du Ciel unique européen, visant le but de créer un espace unique et de rationnaliser ainsi les différents systèmes de contrôle du trafic aérien. La Commission européenne a lancé le projet « SESAR »** dans le but de moderniser les technologies. Et en effet, à y voir de près, la prévision d’un triplement du trafic aérien d’ici 2025 fait craindre que des goulots ne se créent, et d’ailleurs dès à présent certains aéroports connaissent déjà les files d’attente pour décoller ou pour atterrir. 60 systèmes gèrent le trafic, la coordination étant assurée par Eurocontrol, l’organisation européenne pour la sécurité de la navigation. Systèmes différents par la technologie, les statuts et conditions de travail des aiguilleurs du ciel, les espaces à gérer sont aussi parfois des domaines militaires, interdits au survol.
Dès à présent le contrôle fonctionne, Eurocontrol a en effet su livrer au Conseil de l’Europe la liste exacte des avions qui ont survolé le territoire européen pour effectuer ses investigations au sujet de vols secrets de la CIA. Toutefois les nouvelles technologies, mais aussi la navigation par satellite ouvrent de nouvelles perspectives.
Le projet de la Commission prévoit un investissement de 300 millions d’euros par an pendant une période de 7 ans.
Le gain pour l’économie sera considérable: meilleure exploitation de l’espace commun, réduction d’émissions de gaz à effet de serre de 6% par vol, et surtout accroissement de la sécurité des passagers. Cet aspect du projet a surtout intéressé les eurodéputés lors de la présentation du projet. N’y aura-t-il plus de grèves des aiguilleurs du ciel, des attentats terroristes pourront-ils être évités et surtout, quelles seront les possibilités de renforcer la sécurité dans le cockpit. A long terme les technologies de la navigation par satellite permettraient même peut être la conduite de l’avion sans pilote…
**Erna Hennicot Schoepges est rapporteur pour le projet SESAR