Le pouvoir d’une parole n’est pas à sous-estimer. Il y a la parole assassine qui peut démotiver, de même que l’encouragement peut faire pousser des ailes, et non seulement aux petits élèves, mais tout autant aux adultes.
En permanence le monde serait en flamme si tous ceux qui se sentent blessés par une parole laissaient exploser leurs révoltes. Leurs réactions s’expriment en silence, dans la dépression, le repli, la boulimie, l’alcoolisme, la drogue. Certains récits de ces « maladies » de notre temps sont l’énumération de vraies séries noires qui sapent la confiance de la personne. C’est un pouvoir dangereux, car celui qui parle peut dominer ses auditeurs, les manipuler, les enthousiasmer. Le don de la parole est comme une arme tranchante, qui peut servir à démolir l’adversaire ou le ménager à dire vrai ou à mentir… à masquer les faits et taire la réalité. Tant de façons de se servir de la parole pour convaincre et diriger.
En Hongrie, l’aveu du Parti au pouvoir qui s’est servi du mensonge pendant la campagne électorale pour gagner, vient de provoquer une révolte. Et pourtant, les électeurs avertis devraient savoir que les promesses faites durant les campagnes électorales sont toujours de très bonnes intentions!
La parole est aussi un art, malmené et exercé avec plus ou moins de talent. Car contrairement à la musique ou la peinture, tout le monde sait parler et croit aussi savoir écrire.
Et la moindre parole invertie ou mal placée peut faire de grands dégâts. L’histoire grouille d’exemples où des œuvres littéraires ont été instigatrices de changements à moins qu’elles n’aient été bannies ou censurées. Mais ça, c’est encore une autre histoire… une autre époque? La liberté d’expression est bien un acquis de notre temps. Pourquoi ne vaudrait-elle pas pour un pape?