Qui voyage élargit son horizon, ses connaissances, à condition toutefois de s’aventurer au-delà des installations hôtelières pour voir un peu du pays… Voyager dans l’espace Schengen, c’est-à-dire dans les pays du continent qui adhèrent à la libre circulation, c’est aussi se rendre compte du bénéfice de l’UE. De même pour la zone Euro. Ne plus avoir besoin de penser au change, ne plus être embarrassé par les calculs pour avoir une idée des prix. Quel avantage! Bémol à toutes ces facilités dont nous a fait gratifier l’Union européenne, la communication et l’information. Bravo à la combattante commissaire pour s’attaquer aux tarifs excessifs pour le téléphone mobile. Pour autant que la télévision devrait être « sans frontière » depuis l’ancienne directive, l’adaptation soumise par la Commission au Parlement européen ne garantit en rien le droit du consommateur à l’accès « sans frontières » aux programmes télévisés. L’ère des satellites le rend bel et bien possible! Sachant que les câblodistributeurs détiennent un semblant de pouvoir de distribution, et considérant que les états membres n’ont pris trop au sérieux le principe du « must carry » d’une directive de 2001, le voyageur se verra toujours privé d’un choix minimal de programmes télévisés. Il sera par conséquent en mal d’information et Euronews reste apparemment le privilège de quelques capitales de siège européens.
Allez acheter un journal français dans le charme idyllique de la Forêt noire, ou un journal allemand en France profonde, vous constaterez que le transport de kiwis ou autres fruits exotiques est mieux assuré que l’accès aux fruits de l’intellect. Pizzas et cuisine chinoise se trouvent de larges réseaux de présence, alors qu’il n’en est rien pour la distribution de produits culturels.
Et sur la mobilité des artistes et œuvres d’art, une panoplie de barrières continue à persister.
Alors que le critère de qualité des hôtels se mesure à l’offre de « wellness », piscine, kids clubs et activités sportives multiples, rien de tel pour les méninges qu’on croit probablement tous au repos sous le soleil ou face à la mer. Le bien-être vu sous l’aspect de l’offre, ce serait surtout physique, alors que ceux qui sont à la recherche de la quiétude dont a besoin l’esprit, feraient bien de se tourner vers les couvents, voire partir au Tibet…