En y regardant de près, le nouveau « Conseil européen de la recherche », créée par le 7e programme cadre est bien l’innovation la plus remarquée et sans doute le début d’un véritable espace européen de la recherche. Jusqu’à ce jour d’ailleurs, la question du siège du CER n’est pas confirmé, alors pourquoi pas au Luxembourg!
Le budget initial proposé par la Commission était doté de 72.726 Milliards d’euros pour la période de 2007 à 2013. La réduction à 50.524 Milliards d’euros est l’amère réalité des contraintes retenues dans les perspectives financières.
Raison de plus donc de travailler ensemble, de combattre ce mal européen du « chacun pour soi », de fédérer les efforts et par conséquent de diminuer les frais généraux pour l’administration et la gestion des équipements.
Car à y voir de près, si les investissements des Pays membres atteignaient le 1% du PIB comme prévu dans la stratégie de Lisbonne, et si les Etats membres étaient disposés à supporter l’effort commun, les grands thèmes de la recherche, la santé, l’énergie, les sciences des matériaux et tant d’autres, pourraient disposer de ressources humaines et financières nécessaires.
Or, un tel effort de concentration se mesure à l' »énorme problème » qui secoue le petit monde scientifique luxembourgeois quand il s’agit de changer de site ou de partager une infrastructure…
Autre innovation du 7e programme cadre européen de la recherche: l’excellence.
Le premier critère de sélection pour les projets sélectionnés est l’excellence scientifique. Le rapporteur polonais, Jerzy Buzek (ancien premier ministre), présentera son projet lors de la plénière de Strasbourg, la semaine prochaine.
Bien sûr que les nombreux amendements, 1274 en tout, soumis par les députés, ont été reformulés en 70 compromis, que la commission spéciale a déjà approuvés. Le gros du travail est fait, reste en discussion le problème éthique du financement européen de la recherche sur les cellules souche. Pendante au cours du 6e programme cadre, la question de l’utilisation à des fins de recherche des cellules embryonnaires surnuméraires de la fécondation in vitro avait débouché à un moratoire. Le compromis, unanime, atteint par les ministres de la recherche en 2003 avait retenu que l’utilisation des lignées de cellules souches créées par des laboratoires américains avant 2001 serait admise pour le financement par l’argent du contribuable européen. La commission ayant omis de mettre en œuvre ce qu’avaient décidé les ministres de l’époque, le débat revient avec des controverses évidentes et des législations différentes dans les 25 pays membres.
Autre controverse notable: la proportion du financement de la recherche nucléaire par rapport à celle des énergies renouvelables. Un acquis restera en conclusion de ce débat: la raison d’être d’une recherche européenne de haut niveau n’est plus contestée.
Un domaine qui semble avoir convaincu le citoyen qu’ensemble nous pourrons mieux servir nos intérêts communs.