L’engouement pour le football a crée un enthousiasme joyeux et personne n’oserait critiquer que dans telle équipe les joueurs étrangers – voire même africains ou brésiliens – sont les piliers. Et l’on tient bien à afficher la nationalité de l’équipe, drapeau à l’appui dans les stades et en cas de victoire dans les rues de villes lointaines, où les voitures immatriculées par exemple en Allemagne arboraient fièrement le drapeau portugais lors de la victoire de l’équipe portugaise sur celle de l’Iran.
La nationalité, n’est-ce pas déjà un choix multiple? Pourquoi ce modèle du championnat du monde de football n’est-il pas transférable à d’autres domaines? Serait-ce que l’enthousiasme et la volonté d’être les meilleurs estompe les réflexes de rejet, et la fierté d’avoir gagné dépasse maints scrupules de puristes? Rêvons, qu’un jour les excellents joueurs portugais seraient admis à notre équipe nationale, on pourrait aussi avoir accès aux gloires des buts accumulés dans le goal de l’adversaire!
Un championnat du monde serait inimaginable sans les nations.
L’Europe excelle avec la diversité de ses équipes, triées sur le volet durant les éliminatoires.
Quelle belle preuve de l’esprit de compétition entre nations, entre équipes. Dans un esprit de fair-play et dans le respect de la dignité de chaque équipe et de chaque joueur.
Dans la vie de tous les jours, nous sommes loin de cette attitude. La nationalité arborée comme un bouclier contre l’intrus, garante de privilèges, est-ce encore de mise?
Ne la confondons pas avec l’identité, ce sentiment d’appartenance à un groupe – voire à une nation! La diversité est devenue l’identité de l’Europe et chacun a bien besoin et le droit d’être ancré dans la sienne. La nation, havre de sécurité dans un monde global, a besoin de symboles. Et nul ne le conteste. Et ceci n’est pas en contradiction avec l’esprit d’ouverture à l’autre qui voudrait se joindre à une nation sans pour autant renier ses propres racines.
Citoyens de l’Europe, nous le sommes par définition géographique et politique.
Nationaux, nous le sommes par naissance, par descendance, ou par choix délibéré. Par sympathie et reconnaissance aussi à l’égard du pays qui nous a accueillis. Par amour aussi d’un bien, d’une façon de vivre et d’une culture.