Le calcul du prix du pétrole est un vrai casse-tête – car comment se fait-il qu’une matière première dont le coût de l’extraction, du transport, du traitement industriel et même des taxes est à peu près resté constant, a triplé son prix en pas même une décennie. Sans entrer dans les détails techniques – les spécialistes auront beau expliquer tous les relèvements – le citoyen lambda ne comprend plus. En outre, il se voit contraint de payer, car un équivalent à la liberté que donne l’usage de la voiture individuelle n’existe pas encore.
Le prix que paie le consommateur pour les litres dont il a besoin pour s’assurer sa liberté de mobilité ressemble donc à une valeur incalculable… vu que les sources se tariront sous peu (on le sait depuis longtemps!) et que par ailleurs elles appartiennent à des pays dont les régimes politiques sont tout-sauf stables. L’imbroglio géopolitique en Iran – en Irak – en Afrique – et dans d’autres pays producteurs de pétrole a placé le citoyen européen sous tutelle.
Il est devenu dépendant de la situation politique dans des pays dont il se croyait fort éloigné – tant par la géographie que par l’idéologie.
La soumission par la force ou plutôt la conquête de la région pétrolière de l’Irak n’a pas été un succès. La riposte de l’Iran est plus grave encore, elle signale en quelque sorte la fin de l’hégémonie de l’occident. N’est-ce pas le prix que l’Europe paie aussi pour l’insouciance dans laquelle elle a vécu depuis la crise du pétrole des années 70?
Insouciance à l’égard de la répartition des richesses dans ce monde où un cinquième de la population consomme 80% des ressources.
Insouciance surtout à l’égard de sa dépendance pour l’énergie.
Le prix du pétrole est un prix sanction pour l’absence d’une vraie politique européenne commune de l’énergie, pour l’absence d’investissement dans la recherche pour l’absence d’un transport en commun efficace. Un prix qui rapporte gros à certains…a insi avec chaque litre acheté, les caisses de l’Etat sont renflouées – une partie du prix du pétrole étant constituée aussi par les accises.
Bon gré – mal gré, participons donc à l’assainissement de notre budget… à moins de recourir à la bicyclette ou à la marche à pied.